mercredi 3 juin 2020

Les saturnins




Peintre. Sculpture d'Albert Cruchet. Ancien magasin d'exposition de l'entreprise de peinture et décoration Allioli. 1903. Cour du 414, rue Saint-Honoré, VIIIe ardt.



Où nous découvrons les terribles méfaits de la céruse, dérivé du plomb utilisé en peinture, constatons qu'il fallut attendre plus d'un siècle avant son interdiction effective, déplorons les procédés dilatoires de patrons âpres au gain et rendons hommage à Jean Leclaire et Abel Craissac





Si la toxicité du plomb est connue depuis qu’on utilise ce métal, il fallut attendre les années 1830 pour que Louis Tanquerel des Planches désignât une maladie unique dans des troubles qui portaient jusqu’alors de nombreuses dénominations, tant en raison des différents modes d'intoxication que de la grande variété des symptômes. Encore n’est-ce que dans les années 1880 que la maladie troqua l’appellation vague de colique de plomb pour son nom moderne de saturnisme et qu’on nomma ses victimes saturnins.




Pigmentation de la peau produite chez un saturnin par les bains sulfureux. 1896. Biusante.




Peintres



Après les cérusiers et les ouvriers des mines de plomb, des fabriques de minium et de litharge, les peintres sont les individus affectés le plus souvent de colique de plomb. Dans les villes et contrées où n'existent pas de ces établissements, les peintres sont sans contredit ceux qui contractent le plus habituellement cette affection. Aussi, cette maladie a-t-elle reçu, dans ces pays, le nom de colique des peintres, colica pictorum.
(...)

Il y a de ces ouvriers qui travaillent à peine quelques jours, lorsque la colique se déclare chez eux ; d'autres, au contraire, n'en éprouvent les atteintes qu'au bout de vingt ans, trente ans de travail, le plus souvent sans qu'ils se soient aperçu d'aucun changement dans les diverses circonstances au milieu desquelles le mal les a attaqués. Enfin, le plus grand nombre de ces ouvriers sont assez heureux pour ne jamais ressentir les souffrances de cette cruelle maladie.
(…)

Les peintres de tableaux ne contractent point aujourd'hui la colique saturnine. Cependant ils se servent, pour faire leurs teintes, de céruse, de litharge, de chromate de plomb et de minium. Mais ces substances, broyées et préparées à l'avance dans un petit sachet ou vessie, ne sont mélangées qu'avec de l'huile fixe. Ces artistes n'emploient pas l'essence de térébenthine pour faire leur teinte. Aucune émanation ne peut donc se détacher de ces teintes et se disséminer. Quelquefois ils touchent un peu avec les doigts leurs couleurs.
(…)

Si quelques peintres de tableaux avaient, de nos jours, la funeste habitude, comme celui dont parle Fernel, de nettoyer avec la bouche leurs pinceaux imprégnés de préparations saturnines, ils pourraient sans doute contracter la colique de plomb.

Nous avons observé un cas de colique saturnine à l'hôpital de la Charité, chez un homme qui avait fait mettre sur sa pancarte, peintre de portraits, et qui affirmait n'avoir jamais exercé d'autre profession. Les médecins et élèves qui virent ce malade avant moi, et qui connaissaient l'inutilité de mes recherches pour découvrir un seul cas de colique saturnine chez les peintres de tableaux, m'annoncèrent avec empressement cette découverte. Devant eux, après avoir adressé un grand nombre de questions à ce peintre, je lui fis avouer que quatre jours avant de tomber malade, il avait peint avec de la céruse mélangée d'essence de térébenthine, cinquante-quatre caisses de fleurs, et que par conséquent il avait fait le métier de peintre en bâtiments.
Traité des maladies de plomb ou saturnines. Tome 1 / par L. Tanquerel Des Planches,Paris, 1839






Décoration de la boutique de matériel pour artiste "Au Soleil", successeur de la maison Chalmel. Vers 1900. 8, Bd Saint-Martin, Xème ardt. Les artistes peintres n'étaient pas atteint de saturnisme puisque qu'ils n'utilisaient la céruse qu'après qu'elle eût été mêlée à de l'huile. Encore ne fallait-il pas porter le pinceau à la bouche.




Décoration du marchand de couleurs "Au Soleil", successeur de la maison Chalmel. Vers 1900. 8, Bd Saint-Martin, Xe ardt.







Qui étaient les victimes ? En premier lieu, les ouvriers qui travaillaient dans les fabriques de céruse (carbonate de plomb, pigment utilisé pour la peinture blanche), et dans une moindre mesure les peintres en bâtiment ; mais ceux-ci, bien plus nombreux (environ deux-cent-mille en 1905) , formaient la majorité des malades.

La céruse intoxiquait surtout lorsqu’elle était inhalée sous sa forme pulvérulente, soit lors de la fabrication de la peinture, avant que cette poudre soit incorporée à un liant, soit lors des ponçages et grattages des vieilles peintures et des enduits. Elle demeurait dangereuse lorsque la peinture couvrait la peau, et bien sur lorsqu’on l’absorbait, par exemple en mangeant sans s’être lavé les mains. Les défenseurs du blanc poison ne manqueraient donc pas d'attribuer sa dangerosité au manque d'hygiène des ouvriers.




Le marchand de couleurs Hennequin a ouvert Grand' rue de Batignolles en 1830. Il était le fournisseur des peintres qui se réunissaient au Café Guerbois voisin (maintenant magasin de vêtements). La photographie date de 2008 et les couleurs et vernis ont depuis fait place à des articles de sport. 11, avenue de Clichy, XVIIe ardt.






Le gouvernement issu de la révolution de 1848 porta un premier coup à la céruse en en interdisant l’emploi pour les bâtiments de l’administration. Mais, malgré les rapports de plus en plus précis des hygiénistes sur la nocivité de la céruse, la situation n’allait guère s’améliorer jusqu’à une série de grèves qui débutèrent en 1898 pour s’achever en une véritable « guerre à la céruse ». Abel Craissac, un syndicaliste atypique, mit le problème de la céruse au cœur des revendications ouvrières. Plus réformateur que révolutionnaire, il ne ferait pas long feu à la CGT.



Le Blanc de Céruse (2ème article) 

(...)

C'est l'avis de M. Armand Gautier que je vais "reproduire, non pas l'avis qu'il exprima depuis le commencement de notre campagne, mais celui, beaucoup plus sincère, qu'il formula avant, c'est-à-dire en un moment ou nulle considération étrangère à la science n'avait pu troubler sa conscience de savant.
Le 29 septembre 1899, dans un rapport au préfet de police sur l'intoxication saturnine à Paris, pendant la période 1894-1898, M. Armand Gautier, après avoir soumis des tableaux statistiques, que nous étudierons plus tard, s'exprimait ainsi : Les professions qui fournissent les cas, non pas les plus nombreux, mais les plus graves, sont celles qui exposent aux émanations et poussières plombeuses, puis au maniement de ces préparations sous forme de peintures huileuses, enfin celles qui mettent l'ouvrier au contact du métal en nature ou de ses alliages maniés à froid. "
C'est le métier de peintre en bâtiment qui, par le fait même qu'il expose d'une façon continue de très nombreux ouvriers au contact et à l'absorption des préparations de plomb par la peau, et cela sans que la réglementation de cette industrie puisse être bien surveillée, vu la multitude de petits chantiers où se disséminent les nombreux peintres en bâtiment, c'est, dis-je, cette profession qui doit fournir et fournit, en effet, le plus de cas mortels.
Ainsi, il ne s'agit pas seulement de cas de maladies plus ou moins graves, coliques de plomb, cécité, encéphalopathie, néphrite, paralysie des membres, etc., etc. il s'agit de cas mortels, et la profession de peintre en bâtiment fournit le plus « grand nombre de ces cas parce que la réglementation de cette industrie ne peut pas être bien surveillée, vu la multitude de petits chantiers où se disséminent les nombreux peintres en bâtiment ».

 

Une distinction à établir



Dans une fabrique de céruse, on peut vérifier l'application des mesures, d'hygiène prescrites par les règlements de police et autres, et je dois à la vérité de reconnaître, que cette surveillance est rigoureusement exercée, ce qui fait que les ouvriers cèrusiers qui occupaient le deuxième rang, en 1881, pour le nombre des malades saturnins (les peintres n'ont jamais quitté le premier), sont tombés, aujourd'hui, au sixième mais, pour l'industrie de la peinture, une Réglementation sera toujours sans résultat M. Gautier est d'accord avec nous sur ce point.
(...)
Et maintenant, si nous consultons le rapport Gautier du 29 septembre 1899, nous constatons que les peintres occupent, pour la gravité des cas, non pas le huitième rang, mais bien le cinquième. Il est bon de faire remarquer, à propos de cette situation, que si la durée des maladies a été plus courte à cette époque, c'est que beaucoup d'entre elles ont été abrégées par la mort. Et la preuve en est dans ce fait que des quatre professions qui figurent avant celle de peintre en bâtiment sur le tableau dévaluation de la gravité des maladies, en prenant la durée comme base d'appréciation, pas une ne figure sur le tableau des cas d'empoisonnement terminés par une issue fatale, tandis que les peintres arrivent avec quarante-trois cas de mort, sans compter que, en appliquant la moyenne de la mortalité des peintres saturnins, par rapport au chiffre de mortalité de professions connues non indiquées, ils doivent revendiquer au moins les quatre cinquièmes des cas de mort signalés sous cette désignation, ce qui porte le chiffre des issues fatales, par empoisonnement saturnin chez les peintres, à soixante-huit, trois chez les mécaniciens, trois chez les plombiers, trois chez les ferblantiers, trois chez les fondeurs en caractères, un ou deux cas chez les badigeonneurs, typographes, tourneurs, tailleurs de cristaux, etc. etc.
Et ces chiffres, je vais le démontrer péremptoirement, sont bien au dessous de la vérité. Je suis bien contraint à cette démonstration, car M. Treille, après avoir contesté, dans les conditions sus indiquées, la gravité des cas d'empoisonnement, n'a eu garde de négliger d'en contester le nombre. Voyons, monsieur le rapporteur provisoire, combien vous faut-il de cadavres pour vous déterminer à noter le projet de loi interdisant l'emploi du blanc de céruse ?


Abel CRAISSAC. L’humanité, 8 août 1905







Ouvrier peintre ou poseur de papier-peint. Sculpture d'Albert Cruchet. Ancien magasin d'exposition de l'entreprise de peinture et décoration Allioli. 1903. Cour du 414, rue Saint-Honoré, VIIIe ardt.









Publicité pour la maison Allioli parue dans L'Auto guide féminin, 1939. Gallica.bnf.fr




Le blanc de céruse (5ème article) 

 

(...)


Le professeur Huchard, médecin chef à l'hôpital Necker dresse le réquisitoire suivant, qu'il convient de reproduire in-extenso.


"Ma réponse est très simple Pour ceux qui, dans un but que je n'arrive pas à comprendre, prétendent que le saturnisme professionnel, dû à l'emploi de la céruse et des composés de plomb, est une « légende », je propose de les soumettre expérimentalement pendant quelques années à ce pseudo-empoisonnement, alors ils changeront vite d'avis, puisqu'ils changeront de camp et qu'ils seront dans le camp des empoisonnés.
J'ai souvent, trop souvent dans mon service d'hôpital de ces empoisonnés, c'est-à-dire des victimes du plomb, et je les déplore d'autant plus qu'on pourrait, je ne dis pas éviter, mais supprimer cette redoutable intoxication."
(...)


D'après ce qui précède, la nécessité de mettre un terme aux ravages du saturnisme, chez les peintres en bâtiment, se présente comme inéluctable.
Toute réglementation étant inefficace pour cette industrie si morcelée, un seul moyen nous reste. La suppression du produit cause de l'intoxication, et son remplacement par un ou des produits inoffensifs. Cette suppression est légalement possible. Mais, au point de vue technique, les composés du zinc, proposés pour remplacer la céruse, le feront-ils avantageusement dans tous les cas ?
A cette question, je réponds formellement oui, les composés du zinc, oxyde et sulfure peuvent remplacer, et avantageusement, la céruse dans tous les cas.
Ici, je veux unir dans un. même hommage les deux hommes auxquels nous devons de, pouvoir combattre efficacement notre empoisonnement professionnel.
Jean Leclaire, d'abord, auquel nous sommes redevables de l'application industrielle de l'oxyde de zinc, et l'ingénieur français Ranson ensuite, qui nous vaut l'application industrielle du sulfure de zinc.
(...)


L'œuvre de Jean Leclaire



Mais ce n'est que beaucoup plus fard, en 1849, lorsqu'un de nos collègues, peintre en bâtiment, Jean Leclaire, eut réussi il fabriquer l'oxyde de zinc en grand, au même prix que la céruse, à obtenir une série de couleurs à base de zinc inaltérables par les vapeurs sulfurées, à faire entrer ce blanc inoffensif dans la pratique de la peinture, c'est alors seulement que la question discutée et soutenue par les hommes, les techniciens et les hygiénistes les plus compétents, entre autres Tanquerel des Planches et Auguste Chevalier, entra définitivement dans une phase de lutte, où les controverses de métier, l’esprit de routine et la coalition des intérêts menacés, n'ont reculé que peu à peu devant les revendications professionnelles et les résultats éclatants, de l'expérimentation pratique. Avant de commencer l'exposé des expériences faites sûr la possibilité de remplacer le plomb par le zinc dans la peinture en bâtiment, je tiens à faire une remarque. La question est posée depuis 1783.

Prétentions énormes



Or, M. Expert-Besançon, sénateur de la Seine, gros fabricant de céruse, prétend que la campagne contre ce produit mortel est une campagne politique, menée plutôt contre lui que contre le produit même. Cette prétention est bien faite pour donner à Guyton de Morveau un regain de célébrité.
En 1783, il prévoyait déjà que les républicains de 1905 auraient à combattre un fabricant. de céruse, aux idées réactionnaires.


La postérité l'estimait comme grand chimiste. Voici que M. Expert-Besancon le classe au rang des grands prophètes.
Abel CRAISSAC.

L'Humanité : journal socialiste quotidien, 12 août 1905






Le Journal, 5 novembre 1911. Abel Craissac fit appel aux scientifiques pour faire pression sur les puissants producteurs de céruse. Ni cette alliance objective avec une partie de la bourgeoisie, ni la priorité qu'il donnait à cette lutte sanitaire n'étaient dans la ligne de syndicalistes encore révolutionnaires.





Le Blanc de Céruse (6e article)


(...)

Importante circulaire ministérielle



En 1848, en effet, une circulaire du ministre des Travaux publics faisait connaître les résultats obtenus par une commission nommée par lui et qui concluait ainsi : Au point de vue artistique, la commission regarde comme étant dès à présent incontestables les avantages de la substitution de l'oxyde de zinc à la céruse, en raison des effets nuisibles que cette dernière matière produit fréquemment ; principalement sur les ouvriers et les personnes exposées à séjourner dans les habitations récemment peintes.
Au point de vue industriel et artistique, elle pense que 1° les peintures ayant pour base l’oxyde de zinc seront plus inaltérables, n'étant surtout aucunement attaquables par les émanations sulfureuses, comme sont nécessairement les peintures à la céruse, 2° que l'oxyde de zinc peut procurer des tons au moins aussi frais et aussi beaux que la céruse 3° enfin, qu'il y a lieu d'espérer que l'emploi de l'oxyde de zinc dans les peintures purement artistiques empêchera l'altération si rapide des tons qui se fait remarquer dans la plupart des tableaux modernes.
Signé Vivien,
ministre des Travaux publics.
Le 24 août 1849, le ministre Lacrosse prend un arrêté ainsi conçu:
Le ministre des Travaux publics
Considérant qu'il importe, dans l'intérêt de la santé des ouvriers peintres, de substituer le blanc de zinc au blanc de céruse dans les travaux de peinture exécutés par l’État
Arrête ce qui suit
A l'avenir, le blanc de zinc sera exclusivement employé dans les travaux de peinture exécutés dans les bâtiments de l’État, par les ordres du ministre des Travaux publics. 
 

Des rapports probants



En 1850, deux rapports, l'un au préfet, émanant de la commission d’architecture du département de la Seine, l'autre au ministre de la Marine, d'une commission spéciale nommée par lui, concluaient, le premier :
La peinture au blanc de zinc, dont les avantages pour la santé des ouvriers ont été déclarés considérables, par les hommes spéciaux, étant plus économique, plus belle, plus durable que celle de la céruse, il y a lieu d'inviter MM. les architectes de la Ville à son adoption dans les travaux qu'ils dirigent.
Le second conclut ainsi :
1° Que le blanc de zinc pourrait remplacer le blanc de céruse dans tous les usages que la marine en fait
2° Que le blanc de zinc peut, sous les autres rapports de couleur, de prix et de durée, être substitué avec avantage à la céruse.
En 1852, M. de Persigny, ministre de l'Intérieur, tenant compte des démonstrations faites de 1848 à 1850, invite les préfets à à prendre les mesures nécessaires pour que le blanc de zinc soit employé généralement dans les travaux de peinture à exécuter aux bâtiments départementaux et de transmettre ces mêmes recommandations aux maires, pour ce qui concerne les bâtiments communaux. 
(...)
Jusqu'alors, la campagne avait été menée par des hygiénistes, des philanthropes. L'effort n'était pas soutenu, les adversaires du poison agissaient sans cohésion, sans esprit de suite. 
 

A la Bourse du Travail de Paris


En 1900, eut lieu, pour la première fois, à la Bourse du Travail de Paris, un Congrès national des syndicats d'ouvriers peintres.
Les délégués ouvriers jugèrent, et avec beaucoup de raison, qu'il était nécessaire, avant de chercher à améliorer les conditions d'existence des membres de la corporation, de prendre les mesures utiles pour sauvegarder les existences menacées par l’empoisonnement professionnel.
La guerre sans trêve, sans merci, fut déclarée à la céruse et, en cinq années, la réforme a fait plus de progrès qu'elle n'en avait fait en un siècle.
(...)

Interdiction officielle de la céruse


En 1901, tout marche, en effet. Le conseil général des bâtiments civils, le comité consultatif d'hygiène publique de France, le comité des arts et manufactures, la commission d'hygiène industrielle au ministère du Commerce, les commissions intra et extraparlementaires, etc., etc.
En cette même année 1901, partent de tous les ministères des circulaires recommandant à leur administration respective de faire usage exclusivement, de peintures ou enduits à base de zinc.
C'est d'abord le sous-secrétaire D’État des postes et télégraphes, le 20 février 1901 le ministre du Commerce et de l'Industrie, le 25 mars 1901 c'est M. Waldeck-Rousseau, ministre de l'Intérieur, qui, dans une circulaire du 12 juillet 1901, décide que, dans tous les travaux relevant de son ministère, l'emploi exclusif du zinc sera imposé aux soumissionnaires c'est le ministre de, la Guerre qui, le 21 octobre 1901, interdit les couleurs et enduits à base de céruse, pour tous les travaux exécutés dans les établissements militaires. C'est à son tour, le 30 novembre 1901, le ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts qui suit leur exemple.
Ces actes s'appuient sur la remarquable et consciencieuse enquête ordonnée par M. Pierre Baudin, ministre des Travaux publics, sur les résultats obtenus avec le blanc de zinc substitué au blanc de céruse dans les travaux de peinture exécutés pour le compte des ingénieurs en chef des ponts et chaussées, dans toute la France. Sur 107 rapports provenant des ingénieurs en chef, 73 sont absolument favorables à l'emploi exclusif de l’oxyde de zinc, à l'intérieur comme à l'extérieur.Tous le sont à son emploi exclusif à l'intérieur.
Conclusion rassurante
(…)


Abel CRAISSAC.

L'humanité, 14 août 1905





Pour obtenir la couleur blanche, d’autres procédés étaient connus et même préconisés depuis 1780, mais comme ils étaient moins couvrants, coûtaient beaucoup plus cher, et que la santé des ouvriers n’était pas une préoccupation majeure, l’utilisation du blanc poison allait continuer, malgré une série de réglementations inapplicables concernant son usage, jusqu’à son interdiction définitive en 1926.

Le blanc de plomb fut, avant d'être supplanté par la silicose, la principale cause de maladie professionnelle.
En 1848, pourtant, Jean Leclaire, un ancien ouvrier peintre, sensible au sort de ses camarades après qu’il fut devenu un gros entrepreneur, mit au point la fabrication d’un blanc de bonne qualité à un prix raisonnable à partir de zinc et non plus de plomb.





Monument à Jean Leclaire. Bronze, 1896 et 1971. Jules Dalou. Square des Épinettes, XVIIe ardt. Si cette œuvre semble au premier abord témoigner d'un paternalisme affligeant, la vie de Jean Leclaire, la personnalité de Jules Dalou, et le fait que la statue ait été installée deux fois (l'original ayant été fondu en 1943) à la demande des ouvriers de la Maison Leclaire doivent tempérer ce jugement. Grâce à la participation, l'ouvrier devenu patron aide son ouvrier à s'élever à son tour.





A 22 ans, je me mariais, ce qui ne m'empêcha pas de me mettre en apprentissage pour la peinture décorative.
En 1826, j'eus l'audace de me faire entrepreneur de peinture, avec un capital de moins de 1,000 francs.
(...)

Mon établissement se développa à vue d’œil. Je payais mes ouvriers plus cher que mes confrères. A la fin de l'aimée, après mon inventaire, j'encourageais les meilleurs par des cadeaux : couverts d'argent, pendules, etc.
Mais j'étais affligé d'en voir beaucoup atteints de maladies saturnines, coliques de plomb, dites coliques de peintre, causées par la céruse.
En 1838, je fondai une société de secours mutuels afin que, lorsqu'ils seraient malades, ils fussent secourus.
Je passe sous silence tous les détails concernant les résistances et les difficultés que j'ai éprouvées pour fonder cette société.
En 1835, l'auteur du livre des classes dangereuses dans les grandes villes avait semé dans mon esprit les idées de la participation des ouvriers aux bénéfices du patron. À ce moment, je n'avais pas compris ; mais ces idées germèrent.
En 1840, ce qui, cinq ans auparavant, m'avait semblé impossible me parut réalisable. Je fis bâtir une salle pour réunir mes ouvriers, laquelle existe encore aujourd'hui. J'imprimai une brochure sur la participation. Je fus trouver plusieurs illustres économistes de l'époque ; mais, comme ces messieurs comprenaient l'importance de la question, ils hésitaient à m'encourager ; ce qui n'empêcha pas que, au commencement de 1842, je plantai hardiment mon drapeau de la participation, tout en diminuant les journées d'une heure de travail et en augmentant les salaires de 25 et 50 centimes, suivant les capacités des individus.
Comme il y avait une émulation générale, que mes chantiers marchaient bien, que mes affaires étaient prospères, et c'est à la participation que je devais ce résultat, j'éprouvais, sous ce rapport, une grande tranquillité d'esprit ; mais les maladies saturnines continuaient à sévir contre des camarades d'atelier qui vieillissaient avec moi et que je m'étais habitué à aimer ; je souffrais de leurs douleurs, des maladies dont ils étaient atteints.
C'était au commencement de 1844 ; ce fut alors que, comme un toqué, puisqu'on me qualifie ainsi, je me mis dans la tête de vouloir supprimer la céruse en peinture : la cause de toutes ces maladies. En effet, il y avait, de ma part, de la folie à concevoir un pareil projet et à me jeter tête baissée pour l'exécuter.
Eh bien! quatre ans plus tard, l'humanité était dotée d'un produit inoffensif, la céruse n'était pas supprimée, mais le blanc de zinc l'avait remplacée dans mes ateliers. Mes ouvriers n'étaient plus malades, et la valeur du blanc de zinc était affirmée par quarante-six des principaux architectes de Paris, sous les ordres desquels j'en avais fait emploi.
En 1848, 1849 et 1850, le toqué triomphait de son audacieuse témérité.
La Société d'encouragement pour l'industrie nationale lui décernait une médaille d'or de 500 francs ; L'Institut, section des arts insalubres, un prix Montyon, Et l'Empereur, la décoration de la Légion d'honneur.
(...)

Les causeries d'un maire avec ses administrés, du 21 septembre 1867 au 30 mai 1868, en vue de former une association agricole et industrielle entre tous les habitants d'une commune / par Leclaire, maire d'Herblay... / Leclaire, Edme Jean, 1868



Monument à Jean Leclaire. Bronze, 1896 et 1971. Jules Dalou. Square des Épinettes, XVIIe ardt. La figure du peintre en bâtiment n'est certainement pas la plus facile à évoquer pour un sculpteur. Jules Dalou a posé aux pieds du groupe une éponge, un pinceau, une brosse, et il n'a pas oublié le grattoir triangulaire, car c'est en grattant la peinture que les ouvriers s'intoxiquaient.




JEAN LECLAIRE - LA STATUE D'UN BRAVE HOMME


Au square des Épinettes, dans le dix-septième arrondissement, on a inauguré hier la statue élevée à Jean Leclaire par ses ouvriers et employés. 
 
Jean Leclaire, né le 15 mai 1801, à Aisy-sur-Armançon (Yonne), fréquenta l'école jusqu'à dix ans. Après avoir été gardeur de bestiaux, il quitta son pays natal à dix-sept ans et vint, à pied, a Paris ; il entra comme apprenti chez un peintre en bâtiments. 
 
Trois ans plus tard il trouva une situation de contremaître dans une autre maison, et en 1827 il s'établit à son compte. La chance le favorisa et deux ans après il eut l’audace, après avoir soumissionné pour d'importants travaux, d'offrir aux ouvriers qu'il embaucha un salaire quotidien de cinq francs, au lieu de quatre que gagnaient alors presque tous les peintres en bâtiments.
Secondé avec dévouement, ainsi qu'on le pense, il amassa rapidement une petite fortune ; aussitôt, pensant à ses collaborateurs, il fonda une caisse de secours mutuels, destinée surtout à ceux, trop nombreux, dont la santé était altérée et la vie même compromise par l’emploi du blanc de plomb. 
 
Leclaire, âme généreuse, souffrait beaucoup de voir les terribles ravages que faisaient les maladies saturnines. Il se mit à étudier la chimie et, après deux années de patientes recherches, il découvrit, en 1844, un procédé pour substituer le blanc de zinc, substance inoffensive, au terrible blanc de plomb. 
 
En récompense de cette découverte humanitaire, la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale décerna à Leclaire une médaille d'or, tandis que l'Académie, à l'unanimité, lui accordait le Prix Montyon. En 1849, le gouvernement de la République le fit chevalier de la Légion d'honneur. 
 
Mais l'œuvre principale de cet homme de bien, ce fut l'organisation de la participation proportionnelle aux bénéfices que, malgré d'innombrables difficultés, il réussit, après trente années de persévérance, à mettre en pratique.
 
Depuis la mort de Jean Leclaire, qui remonte à 1872, les employés et ouvriers de sa maison, groupés en une Société de prévoyance et de secours mutuels, sont devenus les seuls commanditaires de l'entreprise et, par suite, touchent chacun, dans une proportion établie, une part sur les bénéfices réalisés.
Telle est l'œuvre de celui dont on a inauguré la statue hier.
(...)




 

Monument à Jean Leclaire. Bronze, 1896 et 1971. Jules Dalou. Square des Épinettes, XVIIe ardt.



 

A deux heures et quelques minutes, au son de la Marseillaise, exécutée par la fanfare : la Société amicale des apprentis de la maison Leclaire, le voile couvrant la statue est tombé découvrant l'œuvre exécutée par le sculpteur Dalou et l'architecte Formigé.
Sur un socle de granit gris. dont le fronton est entouré d'une guirlande et orné à droite et à gauche de motifs décoratifs, le statuaire a placé Jean Leclaire serrant la main à un ouvrier peintre en tenue de travail. A ses pieds gisent divers instruments de travail : pinceaux, éponges, raclette, etc.
Deux plaques de marbre noir, l'une sur la face antérieure du socle, et l'autre sur la face postérieure.
L'une avec ces mots : 
 
A JEAN LECLAIRE
SES OUVRIERS 
 
L'autre porte cette inscription : 
 
JEAN LECLAIRE
1801-1872
Fonde sa maison en 1826
et substitue en 1844 le blanc de zinc au blanc de céruse
pour préserver la santé des ouvriers peintres
Organise en 1838
la Société de prévoyance et de secours mutuels
des ouvriers et employés qui lui a élevé ce monument
Créé en 1842 « sa grande œuvre »
la Participation des ouvriers et des employés
dans les bénéfices 



Après quelques mots prononcés par M. Paulet, M. Charles Robert, au nom de la Société de prévoyance, a rappelé l'œuvre de celui dont on honorait la mémoire ; puis MM. Redouly et Agogni, délégués des ouvriers et des employés, ont prononcé deux allocutions sur le même thème.
Un buffet installé sous une tente dans le fond du jardin a réuni ensuite les assistants autour, de coupes de Champagne, pendant que la musique de la Société musicale faisait entendre quelques-uns de ses meilleurs morceaux.

Le Radical, 3 novembre 1896





L'assiette au beurre, 8 avril 1905. Dessin de Maurice Radiguet. Tout le numéro est consacré au blanc de céruse. Charles Expert-Bezançon, gros industriel du blanc de céruse, sénateur et maire du XIIIème ardt, s'est dévoué sans compter à la défense de ses intérêts.




Les effets du saturnisme vont des fameuses coliques à des troubles neurologiques graves et jusqu'à la mort. C'est Tanquerel des Planches qui crée le terme d'encéphalopathie. Ill. tirée de Blanc de plomb : histoire d'un poison légal / Judith Rainhorn, 2019. Les deux malades sont âgés de 29 et 32 ans.





Il serait injuste de conclure ce billet sans laisser la parole aux défenseurs de la céruse. Leurs discours en rappellera d'autres, qui ont concernés, ou concernent, l'amiante, l'alcool, le tabac, les matières plastiques, voire, aux USA, la vente libre des armes de guerre : la dangerosité n'est pas tant causée par le produit que par l'usage qui en est fait.

Il s'agira donc, non d'interdire l'usage d'un produit dont on peut fort bien se passer, mais de recommander de bonnes pratiques, comme aérer les ateliers, se laver les mains, etc. Bonnes pratiques qui permettront de continuer à écouler un produit rentable et ne seront pas appliquées, parce qu'elles sont astreignantes et faute d'inspecteurs du travail.

Le malade alors, ne sera plus la victime, mais le responsable du mal qui le frappe, mal qu'il eût évité s'il s'était bien conduit.  Nous devons donc recommander aux ouvriers la plus grande tempérance dans le boire, le manger et les plaisirs de l’amour […]. Lorsque les ouvriers n’ont pas de raison ni d’empire sur eux-mêmes pour vaincre leur funeste penchant, ils doivent quitter leur profession (Tanquerel des Planches)

L'autre argument consiste, non plus à nier la dangerosité du produit, mais dans un premier temps à la relativiser en la comparant avec celle d'autres produits chimiques (et même aux boissons glacées), puis à dénigrer ses substituts inoffensifs : moins solides, moins beaux, plus chers.

Enfin, l'argument de la concurrence achèvera de convaincre les indécis : si nous ne fabriquons pas de céruse (armes de guerre, produits polluants, insecticides, logiciels de surveillance), d'autres le feront et nous perdrons un marché.

Hommes politiques, journalistes et scientifiques ne manquent pas pour soutenir des industries juteuses, généreuses en argent comme en médailles.





Il serait également peu honorable pour la science, chez nous, de prononcer la condamnation d'un corps chimique, uniquement parce qu'on aura négligé d'améliorer la fabrication et le travail ; et cela pour s'abandonner à des illusions trompeuses. La force d'inertie seule rapporterait bientôt cette mesure, que la fraude rendrait d'ailleurs inutile.
(...)

Les observations authentiques en ont été faites dans les fabriques mal installées et les hôpitaux ; peintres, terriers, étameurs, fondeurs, etc., tous en ont ressenti les effets, et les tableaux dressés par les statisticiens (à la vérité très-douteux) effrayent l'esprit ; bien que l'on y remarque l'annotation singulière d'individus morts, quoique n’ayant pu donner de renseignements sur les causes de leur maladie.
(...)

Les malades passent immédiatement de la santé à la mort, uniquement par le plomb. C'est, ce me semble, perdre de vue l'importance sur l'organisme des habitudes, des défauts, des faiblesses et des passions ; c'est vouloir que tous les malades fussent de la plus sublime moralité!
Avançons néanmoins.
Je connais personnellement plusieurs peintres en bâtiment, travaillant beaucoup, qui n'ont jamais été malades ; il est utile de dire qu'ils sont très sobres de boissons. Les buveurs ont toujours la plainte à la bouche, c'est une habitude de cabaret.


Mais, en admettant (car il faut être conséquent) que toutes les classes travaillant le plomb ou ses composés sont susceptibles de contracter l'affection saturnine, on sera donc dans la nécessité de leur appliquer également les précautions hygiéniques ; car, sans cet ensemble, le but est manqué, et l'élément des plaintes continue à subsister ; ne frapper que la céruse serait une mesure incomplète, et l'on réduirait ainsi des milliers de bras à l'inaction. Admettons néanmoins que l'on interdise seulement la céruse ; comme elle est nécessaire, cette nécessité se fera encore sentir davantage ; on en fabriquera clandestinement dans les fabriques de produits chimiques, ou on l'introduira par les frontières. 
 
Je ne connais rien de plus contraire à la salubrité publique, que la clandestinité ; elle force à une division de travail et à exécuter ce travail dans des conditions défavorables ; conséquemment elle aggrave l'insalubrité. Il y aura un intérêt majeur à fabriquer la céruse en France ; on y gagnera des droits de douane énormes, donc on fabriquera clandestinement, donc les inconvénients et les maladies se multiplieront au lieu de diminuer, et la mesure de proscription sollicitée par le zinc, sera contraire à la salubrité. 
 
C'est vainement qu'on annoncera que le blanc de zinc remplaçant la céruse, on n'aura plus besoin de cette dernière ; je réponds que le blanc de zinc du commerce est presque toujours mélangé de céruse ; qu'il ne pourrait pas subsister sans cette addition frauduleuse ; donc, par le simple emploi de la peinture zincique, les peintres contracteront, non seulement les coliques cadmiques, mais les véritables coliques saturnines.
(...)

Le plomb, d'ailleurs, n'est pas le seul métal qui produise les coliques ; le cuivre en fournit d'absolument analogues et qui se confondent en partie. L'entérite mercurielle affecte d'une manière semblable; les coliques végétales ; les coliques de Madrid, contractées si souvent chez nos femmes à la mode par un usage abusif et imprudent des boissons glacées ; la gastralgie, l'hystérie, la péritonite, la néphrite, l'hépatite et quelques autres, sont dans le cas d'offrir des points de rattache et de confusion, quand ils viennent à se compliquer avec d'autres phénomènes. On les a souvent inscrites sous les titres de coliques saturnines dans nos hôpitaux, avec approbation des patients, menteurs par intérêt ; et j'ai vu de ces patients déclarer à la fois le pour et le contre; d'autres déclarer sortir d'une fabrique de céruse quand le contraire était prouvé.
(...)


Question de la céruse et du blanc de zinc : envisagée sous les rapports de l'hygiène et des intérêts publics / par M. Coulier, 1852




Maison Leclaire, 1911. Rue Bleue, IXème ardt. Jean Leclaire ne s'est pas contenté de substituer le blanc de zinc au blanc de plomb, il a aussi favorisé les sociétés de prévoyance (retraite) et de secours mutuel (sécurité sociale) dans son entreprise. Il est surtout un des initiateurs du système de la participation des ouvriers aux bénéfices.


Maison Leclaire, 1911. Rue Bleue, IXème ardt.






Ancien magasin d'exposition de l'entreprise de peinture et décoration Allioli. 1903. Cour du 414, rue Saint-Honoré, VIIIe ardt. Architecte : Albert Walwein. L'immeuble étant coincé dans une cour minuscule, nul n'en peut apprécier ainsi la façade. Mais impossible n'est pas numérique, comme le prouve ici André Fantelin.





Le sculpteur ornemaniste qui a décoré toute la façade de la splendide construction que l'architecte Albert Walwein (1851-1916) a édifié pour la famille et l'entreprise Allioli est Albert Cruchet.
Voici les quelques renseignements que j'ai collectés à son sujet : Sans doute le fils de Michel-Victor Cruchet, il est mort en 1909, a souvent travaillé avec l'architecte Charles Girault, en particulier pour le Petit-Palais, a été président de la Société syndicale des sculpteurs décorateurs à partir de 1896, et membre à vie de l'Union des arts décoratifs à partir de 1893.

Sans doute appartenait-il aux mêmes cercles que les dirigeants de l'entreprise de décoration Allioli. Ils travaillaient pour une clientèle fortunée qui se faisait construire des hôtels particuliers et en confiait l'aménagement à des artisans de haut niveau.

Comme Eugène Legrain ou Paul Le Bègue, il fait partie des innombrables artistes plus ou moins anonymes dont les œuvres ont, jusque dans les années 1950', fait de Paris un incroyable musée à ciel ouvert.

L'immeuble ne donne malheureusement pas sur la rue Saint-Honoré. Il faut passer la porte du 414 pour le découvrir, au fond de la cour, coincé entre d'autres bâtiments, ce qui empêche d'en prendre une photographie d'ensemble.






 

Jean Leclaire et la peinture au plomb

Interroger l’opacité d’une maladie : le saturnisme professionnel comme enjeu sanitaire, scientifique et politique dans la France du XIXe siècle / Judith Rainhorn, in Histoire, économie, société, n°1, 2017

La céruse, un poison ? Et alors ! / Judith Rainhorn, in Pour la science, n° 476, 2017


Le mouvement ouvrier contre la peinture au plomb / Judith Rainhorn, in Politix, n° 91, 2010

La production de céruse en France au XIXe siècle : évolution d’une industrie dangereuse / Laurence Lestel, in Techniques & Culture. Revue semestrielle d’anthropologie des techniques, n° 38, 2002

Le plomb dans les vieilles peintures :
du saturnisme professionnel au saturnisme infantile / E. Squinazi, in TSM : techniques sciences méthodes, génie urbain génie rural, n° 2, 1994 

Documents sur la céruse. Ensemble de documents concernant la céruse au début du XXème siècle, avec illustrations, articles et projets de lois.


 

Jean Leclaire et la participation

La participation des ouvriers aux bénéfices du patron / Victor Boehmert, in Journal de la société statistique de Paris, 1880, p. 265-274

Jean Leclaire, la participation, et le fouriérisme / Bernard Desmars, 1974
 

The Leclaire National Historic District. En mémoire d'une coopérative américaine inspirée des principes de Jean Leclaire 

Le monument à Jean Leclaire de MM. Formigé et Dalou

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