mercredi 28 août 2013

Emblèmes des Arts XXeme siècle




Emblème de la musique, façade du 22 rue du Docteur Germain Sée, voie nommée à l'époque de la construction rue Guillou,  XVIe ardt, hôtel du compositeur Pierre Onfroy de Bréville construit par l'architecte Charles Abella en 1925. Le choix d'une cigale posée sur un aulos, la flûte double des grecs anciens, sur fond d'un rameau de chêne, montre chez le musicien le désir de se rattacher à une source méditerranéenne plongeant ses racines dans l’antiquité.





Rencontrant des emblèmes de la Musique sur un petit hôtel parisien du XVIe ardt, son architecte une fois identifié nous a mené à d'autres emblèmes des Beaux-Arts, apposés sur une autre de ses constructions.










Façade du 22 rue du Docteur Germain Sée, voie nommée à l'époque de la construction rue Guillou, XVIe ardt, hôtel du compositeur Pierre Onfroy de Bréville construit par l'architecte Charles Abella en 1925












Emblème de la musique, façade du 22 rue du Docteur Germain Sée, voie nommée à l'époque de la construction rue Guillou, XVIe ardt, hôtel du compositeur Pierre Onfroy de Bréville construit par l'architecte Charles Abella en 1925. On retrouve la lyre antique associée au culte d'Apollon chez les grecs. Ferronnerie.







Bréville, (Pierre Onfroy de), compositeur français, né à Bar-le-Duc le 21 février 1861, mort à Paris le 24 septembre 1949. - Fils d' un haut magistrat qui le destinait à la diplomatie, Pierre de Bréville fit ses études classiques au collège Stanislas et obtint le diplôme de licencié en droit. Mais sa vocation musicale, qui s’était révélée dès son jeune âge, l'emporta et il entra au Conservatoire dans la classe d'harmonie de Théodore Dubois. Il la quittait deux ans après pour devenir l'élève de César Franck, à qui Vincent d'Indy l'avait présenté, attiré par un enseignement où la sensibilité trouvait, jusque dans les débats de la technique la plus aride, un écho. Faut-il ajouter que la nature même de Pierre de Bréville, sa distinction innée, sa culture, ses qualités d'esprit et de cœur, dont son œuvre n'a cessé pendant plus d'un demi-siècle d'apporter le témoignage, le prédestinaient à en recueillir tous les fruits ?
On lui doit des mélodies (plus de cent cinquante), des poèmes : Sainte, l'Ondine, la Tête de Kervarch, d'après Leconte de Lisle, pour baryton et orchestre, Prières, des trios a cappella pour voix de femmes ; deux Messes ; une sonatine vocale, Printemps , des motets, des illustrations musicales de poésies de Ronsard et de Francis Jammes ; une scène mystique, Sainte Rose de Lima, pour solo, chœur et orchestre, exécutée en 1887.
Il a donné, d'autre part, à la musique de chambre : Impromptu et choral, cinq sonates pour piano et violon, une sonate pour piano et alto, une sonate pour piano et violoncelle, des sonatines pour flûte et piano, hautbois et piano, un Prélude et fugue, un Trio, une Suite pour le quintette instrumental et quatuor de saxophones.
Il convient de mettre à part Portraits de -maîtres (Chausson, Fauré, César Franck,Vincent d'Indy), où il a préludé à ces « A la manière de ...›› qui ont émigré de la littérature dans la musique et qui, lorsqu'ils ne se bornent pas à une copie servile, attestent le plus subtil esprit d'analyse. Ni la force ni l'élévation de la pensée ne se mesurent aux dimensions d'un ouvrage, et elles peuvent se manifester aussi bien dans les quelques mesures d'un de ces lieder ou Bréville a excellé que dans l'étendue de quelque symphonie. L'inspiration de Pierre de Bréville n'a pas tardé à dépasser le cadre de l'intimité, et c'est ainsi que la première Sonate pour piano et violon, entre autres, dédiée à la mémoire d un ami disparu, prend place parmi les compositions les plus émouvantes de la musique de chambre contemporaine, tant par sa conception que par l'élan de cette ferveur et de ce lyrisme dont le goût le plus sur et la pudeur de soi la plus délicate tempéraient toujours en lui l'effusion.
Le théâtre, enfin, a eu dans la production de Bréville sa part avec la musique de scène pour les Sept Princesses de Maeterlinck et pour Sakountala de Kalidasa. Écrit sur un livret de jean Lorrain, dont la fiction mythologique et la valeur littéraire l'avaient séduit, Éros vainqueur, comédie lyrique en trois actes et quatre tableaux, connut d'abord des vicissitudes qui en retardèrent l'apparition sur la scène. Refusé en 1909 par Albert Carré, directeur de l'Opéra-Comique Il fut accueilli par Guidé et Kufferath au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles, et représenté le 7 mars 1910 avec un succès qui lui valut huit représentations consécutives et les suffrages unanimes de la critique. On se plut à reconnaitre l'originalité du langage musical, la, justesse de l'expression dramatique, l’indépendance, à l'égard des procédés en cours, d'un style qui laissait à la cantilène mélodique sa part, le tact avec lequel étaient traités l'accompagnement et le développement symphoniques, en un mot à ces mérites qui permettent de le mettre en parallèle avec ce que l' école française a produit de plus remarquable au seuil du XXe siècle. Repris sous la direction de Louis Masson le 8 février 1932, Éros vainqueur a été plusieurs fois exécuté au concert ou diffusé par les soins de la radiophonie.
Professeur de contrepoint à. la Schola Cantorum, Bréville a dirigé la classe de musique de chambre du Conservatoire de 1914 à I918. Il a pris, comme membre du-Comité, puis comme président à. la mort de Gabriel Pierné, une part prépondérante à l'activité de la Société nationale, à laquelle fidèle à ses amitiés comme a ses admirations, il est resté lié lors de la scission passagère qui s'est produite par suite de la fondation de la Société musicale indépendante. De même, la crise qui a divisé la Schola Cantorum en deux tronçons l'a trouvé aux côtés des tenants de Vincent d”Indy et de l'École César Franck. Par ses œuvres comme par les taches multiples qu il s'est imposées pour la servir, Bréville a bien mérité de la musique, et aussi des musiciens. Il appartient dorénavant à ceux-ci d'honorer et de perpétuer sa mémoire. - Paul Locard
Larousse mensuel n° 427, mars 1950.






Le compositeur Pierre Onfroy de Bréville, à gauche, avec Manuel de Falla à droite. Au centre Jacques Thibaud, célèbre violoniste .





Pierre Onfroy de Bréville (1861-1949) qui travailla avec César Franck et collabora à la direction de la Schola Cantorum. Il écrivit de la musique de chambre, discipline qu’il enseigna au Conservatoire de Paris. Sa Sonate pour violon et piano est peu jouée en province, précise Le Populaire. « C'est une œuvre de proportions considérables, pleine de vie intense ». « Quel régal pour les amateurs de musique moderne ! » s’exclame A.G. dans L’Écho de la Loire. Seltifer n’est pas du tout du même avis : « la Sonate de Bréville a été très discutée. Elle contient quatre mouvements dont un gai et un martial. Je me suis laissé dire que ce n’est ni gai, ni martial et aussi que la musique de l'auteur du Pays est décidément très confuse. Ceci n’a rien pour m’étonner ». La sévère critique poursuit : « la sonate contient de tout: du triste et du gai, du languide et du sautillant, du charme et de la prétention, de l'élégance et de la vulgarité. Sans les poteaux indicateurs placés par Paul Ladmirault aux quatre coins de cette forêt mystérieuse, nous risquerions de nous y perdre ».
François Mockers se montre sévère : « elle est surtout inégale et disparate, cette sonate. Je sais qu’elle est très prisée dans les salons où fréquente son auteur et qu’on la tient en estime dans les milieux où on se pique d’être à la page, sans toujours pouvoir toujours situer la page. J’ose bien contester sinon l'intérêt qui s’attache à un effort sincère, encore qu’un peu ostentatoire, du moins le haut mais indispensable mérite de l'équilibre. » La sonate ne semble vivre que grâce à des interprètes de talent. « Elle offre dans ses lignes une inclinaison inquiétante: telle l’effarante tour de Pise. Monsieur et Madame Elcus ont admirablement défendu cette œuvre composite. Ils ont mis à son service un ait raffiné et subtil, tout diplomatique, un art qui est parvenu à donner une expression presque éloquente à une pensée énigmatique parce que courte ou brisée, en tout cas une pensée qui, pour cause, a peine à se livrer ».
La Musique de Chambre à Nantes entre les deux guerres, Michelle Bourhis, 2011.







Emblème de la musique, façade du 22 rue du Docteur Germain Sée, voie nommée à l'époque de la construction rue Guillou, XVIe ardt, hôtel du compositeur Pierre Onfroy de Bréville construit par l'architecte Charles Abella en 1925. Une seconde cigale, musicienne " née ", posée sur un syrinx, ou flûte de Pan, un rameau d'olivier en fond. La référence à l'antiquité méditerranéenne est claire.









Plaque de la Société Parisienne de Surveillance très abimée, sur la façade de l'hôtel du 22 rue du docteur Germain Sée. Voir L’œil et les Clés sur ce blog.












Pierre Onfroy de Bréville a habité à cette adresse, le 124 avenue Victor Hugo, XVIe ardt, avant de se faire bâtir son hôtel particulier. L'immeuble fut construit  ( 1905 ) à la place d'une maison où Victor Hugo vécut, d'où ce bas relief et le nom de la voie. A noter : la rue Guillou où a été bâti l'hôtel particulier de De Bréville s'est appelée rue du docteur Germain Sée à partir de 1938. Or ce dernier fut l'un des médecins qui assista les derniers moment de Victor Hugo.











Le frère de Pierre Onfroy de Bréville, Jacques Onfroy de Bréville était peintre et illustrateur et signait JOB. Cette planche de sa main montre l'influence qu'il a pu avoir sur le grand Winsor Mac Cay et son Little Nemo.








Une autre réalisation de l'architecte Charles Abella ( second prix de Rome en 1906 ) au 12 rue Cassini, XIVe ardt. Xavier Haas, peintre et illustrateur, qui y eu son atelier a créé une frise où il donne sa version d'emblèmes des Arts :






















Frise complète sculptée par Xavier Haas  ( 1907 - 1950 ) en 1930, 12 rue Cassini, XIVe ardt.











On peut penser que cet encensoir représente l'harmonie du couple que l'odeur vient caresser, et même l'Harmonie en général, idéal et source d'inspiration pour les Arts qui sont ensuite représentés sur la frise. Sculpté par Xavier Haas en 1930, 12 rue Cassini, XIVe ardt. Certains y voient la conquête de la gloire par le labeur artistique, en partant des 4 emblèmes des Arts, où les créateurs finissent " encensés ", une fois leur valeur reconnue.













Le couple, par Xavier Haas en 1930, 12 rue Cassini, XIVe ardt.





La Musique, par Xavier Haas en 1930, 12 rue Cassini, XIVe ardt.








Enfin, atelier d'artiste oblige, l’Écriture, la Peinture et la Sculpture, tournés vers le couple et son encens inspirant,  par Xavier Haas en 1930, 12 rue Cassini, XIVe ardt.





Enduits et revêtements
Un type de revêtement en graviers : Immeuble à Paris, rue Cassini.
Par M. Ch. ABELLA, Architecte.
Poursuivant mes recherches de Revêtements appropriés aux constructions en béton armé, le hasard,ce grand maître, me fit apercevoir lors d'une de mes courses, un édifice qui m'attira par son architecture d'un excellent modernisme. Il est situé rue Cassini, face à l'Observatoire.
Je devais constater en m'approchant, que les façades étaient entièrement revêtues de gros graviers arrondis
Ce revêtement, de teinte agréable, bien régulier et divisé par des joints formant quadrillage, me parut une solution très originale du problème et un habillage d'une résistance à toute épreuve.
La photographie qui montre l'angle de la rue Cassini ayant été prise de très près - ce qui est cause de sa déformation - montre la régularité et le bon aspect de ce revêtement. Les graviers triés de grosseur et aussi de teinte, donnent à la façade un coloris jaune clair et une texture grenue et polie. C'est très lumineux.

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L'immeuble de la rue Cassini est divisé en appartements. L’Architecte est M. Ch. Abella dont la Construction. Moderne. du 23 novembre 1930 a déjà décrit les belles constructions d'Asnières à revêtements de briques.
L'immeuble est situé en face de l'Observatoire, quartier aéré et tranquille où l'on peut admirer une façade et l'examiner à son aise sans être bousculé par les gens affairés ; on peut prendre du recul sur la chaussée sans redouter l'emboutissage par les rapides autos. Le lecteur qui irait juger sur place celle construction, dont les photographies ne donnent qu'un aperçu - un peu déformé, je le répète par la nécessité de saisir les détails - verrait que la disposition générale a été guidée par la nécessité de faire jardin commun avec un hôtel particulier. Cet hôtel voisin est habité par le Propriétaire de l'immeuble.
L'Architecte en a profité pour créer en retour d'équerre, une deuxième façade ayant indirectement vue sur la rue. Celle-ci profite ainsi de l'accès du soleil en même temps que d'une aération parfaite entre les jardins de l'Observatoire et le jardin voisin qui dépend d'un vaste Établissement hospitalier.
Chaque étage est divisé en deux parties :
D'une part, des studios montant sur deux étages à la fois, avec escalier intérieur et comprenant en outre : une salle à manger et cuisine avec, au-dessus, 2 chambres, salle de bains et w.-c.
D'autre part, un appartement complet de plain-pied comprenant une réception, une chambre avec cuisine, bain et w.-c. Cette pièce de réception, dite aussi studio, est pourvue de deux grands bow-windows largement éclairés.
Les grands studios montant de fond sur deux étages, sont actuellement très en faveur, permettant de réaliser à volonté soit des réceptions somptueuses, soit des ateliers d'artistes. Pour ceux-ci, l'Architecte s'est fait autoriser à ouvrir au Nord sur le voisin les grands jours nécessaires (voir photo p. 226).








Il y a 7 étages pareils, ce que permet le gabarit réglementaire, grâce aux retraits successifs. Ceux-ci sont indiqués sur la Coupe.
Le rez-de-chaussée comporte la méfie division que les étages. Une loge de concierge surveille les entrées et constitue un gracieux logement que bien des locataires pourraient envier.
Tout est clair et ensoleillé ( la façade sur rue regarde au Midi), y compris l'escalier semi-circulaire aux marches géométriquement égales. Le vide de l'escalier est occupé par un ascenseur (Roux-Combaluzier). L'escalier aboutit à une terrasse munie d'une pergola.
                                                                                 
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Structure et détails.
L'ossature est en béton armé (les poteaux sont indiqués sur les plans). Les sablières, le poutrage et les planchers sont en béton armé. Les remplissages sont en briques creuses 8/16/30. Les murs des façades n'ont qu'une épaisseur de 0 m. 25 même au rez-de-chaussée.
A l'intérieur, les planchers, les paliers et les marches d'escalier sont revêtus de ciment magnésien agréablement teinté. La décoration très moderne s'accuse par des peintures aux tonalités vives. On remarque aussi les carrelages, mosaïques et faïences de dessins nouveaux (Boch frères) et disposés par l'architecte, avec son habituel talent. D'ailleurs, tout serait à décrire : tout est logique, tout est ingénieux, tout est joli.
Revêtements extérieurs.
Les graviers ont été triés par un passage à la claie et choisis d'un ton uniforme et clair. Ils sont engagés dans le ciment sur la moitié de leur épaisseur et se juxtaposent très régulièrement.
Des joints réguliers formant un large quadrillage, ont été très: judicieusement ménagés afin de faciliter les reprises et éviter de la sorte les effets du retrait. En fait, on ne constate aucun défaut ; la tenue de cette façade est parfaite.
Quant au mode d'application, il parait être le suivant :
Sur un crépi au mortier de ciment Portland, on a projeté à la truelle un mélange des graviers avec du ciment Portland au dosage de 400 kgs par m3, ce qui le fait parfaitement adhérer. Les joints ont probablement été prévus par la fixation provisoire d'un encadrement en lattes. Dans ce cadre on a achevé d'égaliser la matière.
Cela fait, on a laissé durcir à la consistance voulue ; puis on a brossé la surface à grande eau afin de la débarrasser de l'excès de ciment et bien dénuder la surface des graviers.
Ch.-Ed. Sée.
Ingénieur E. C. P.La Construction Moderne N° 15, 11 janvier 1931.



























12 rue Cassini, XIVe ardt par Charles Abella, bas-relief de Xavier Haas. La plaque sur le mur côté rue indique que Jean Moulin a vécu là quelques temps.










La fin ( où le début ? ) de la frise du 12 rue Cassini, XIVe ardt. par Xavier Haas, 1930. On peut penser à des arbres dont les troncs sont les rayons d'un soleil levant, ou couchant. Ces arbres s'élèveraient au dessus des nuages ?





1 commentaires:

  1. Dear Paris Myope!

    I would to like to use your photo in my „Hungarian art deco architecture” ebook

    http://1.bp.blogspot.com/-Li-gyEhTErI/Uh5pAYAKUKI/AAAAAAAAKuw/_Pu_NbowmGM/s1600/Bas+relief+xavier+Haas+12+rue+Cassini+Paris+5.jpg

    I write your name in the picture description and thanks credits.

    Please add your permission this.

    Thanks,

    Zoltan

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