Sainte Azelle, St Vénert, Ste Rosalie, détails de peintures en grisaille attribuées à Jean Valade, vers 1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
Où l'on découvre de rares peintures en grisaille datant du premier tiers du XVIIIe siècle, représentant deux saintes et un saint, dans leur vie érémitique.
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Pavillon de l'Ermitage, Serin architecte,148 rue de Bagnolet, Unique bâtiment restant du château de Bagnolet, dans lequel se trouvent trois peintures en grisaille du premier tiers du XVIIIe siècle, XXe ardt.
Concernant les retraites religieuses
effectuées par des gens de qualité au XVIIe et XVIIIe, et comment Mme La Régente, fille de Louis XIV, eut l'idée d'agrandir le
château de Bagnolet et d'y construire le pavillon de
l'Ermitage :
Il existait de nombreux guides pour ces
retraites. L'un de ceux qui eurent le plus d'éditions est celui du
jésuite Hayneuve, intitulé : Méditations pour le temps des
exercices qui se font dans la retraite des huit jours, édité
par Séb. Cramoisy, tableau raccourci de la vie spirituelle, inspiré
des Exercices de saint Ignace et où se trouve indiqué, heure
par heure, de cinq heures du matin à neuf heures du soir, l'emploi
du temps des dévots. On conserve d'ailleurs à la Bibliothèque
nationale de nombreux manuscrits provenant de divers couvents,
composés de méditations et de modèles d'exercices pour ces
retraites de huit ou de dix jours. Il faut insister, comme une
manifestation de l'esprit du siècle, sur le succès des livres de
piété, succès attesté par leur grand nombre d'éditions.Les uns
étaient tirés des Exercices d'Ignace de Loyola et plus
particulièrement consacrés aux religieux ; d'autres étaient
destinés aux communautés de femmes ou aux âmes pieuses. La plupart
sont divisés en huit ou dix méditations pour chacun des jours de la
retraite. Les confesseurs recommandaient fort ces exercices, et Mme
de Sévigné, dans une lettre à la comtesse de Guitaut, du 26
novembre 1693, loua fort l'esprit de retraite de son nouveau
directeur : « Il me parut que si le père prieur de
Sainte-Catherine[-de-Ia-Couture], que j'estime depuis longtemps,
vouloit prendre soin de ma pauvre âme, je serois trop heureuse ; je
lui demandai, il me parut qu'il ne me refusoit point, et depuis ce
temps je ne me suis appliquée qu'à prendre sur moi de ne point
abuser de son temps. Il a bien de l'esprit ; j'aimerois fort à
causer avec lui, mais je respecte ses occupations, son esprit de
retraite : en un mot, j'entre dans le goût qu'il a de ne point
ressembler à ses voisins [les Jésuites] et je traite à sa mode,
qui est aussi tout à fait la mienne ; car je vois certaines femmes
ne parler que de leur directeur, dîner avec lui, le recevoir en
visite... ; la vie retirée de ce père et sa solitude me le
font paraître précieux. »
Mme de Sévigné fait allusion à
l'écueil de ces directions de conscience trop intimes, qui, du temps
de Fénelon, qui s'y connaissait, frisaient parfois le scandale, et
devait inspirer à Boileau une satire
aisée :
Qu'il
parait bien nourri quel vermillon, quel teint
Le printemps dans
sa fleur sur son visage est peint.
Cependant, à l'entendre, il
se soutient à peine.
Il eut encore hier la fièvre et la
migraine
Et, sans les prompts secours qu'on prit soin d'apporter,
II serait sur son lit peut-être à trembloter.
Mais de tous
les mortels, grâce aux dévotes âmes,
Nul n'est si bien soigné
qu'un directeur de femmes.
...Chez lui, sirops exquis, ratafias
vantés,
Confitures surtout volent de tous côtés.
Car de
tous mets sucrés, secs, en pâte ou liquides,
Les estomacs
dévots toujours furent avides,
Le premier massepain pour eux, je
crois, se fit,
Et le premier citron, à Rouen, fut confit.
N'est-ce pas la paraphrase de ce qu'écrivait Fénelon « Les
meilleures choses sont les plus gâtées, parce que leur abus est
pire que celui des choses moins bonnes. Voilà ce qui fait que la
direction est si décriée. Le monde la regarde comme un art de mener
les esprits faibles et d'en tirer parti. Le directeur passe pour un
homme qui se sert de la religion pour s'insinuer, pour gouverner,
pour contenter son ambition, et souvent on soupçonne dans la
direction, si elle regarde le sexe, beaucoup d'amusement et de
misère. Tant de gens sans être ni choisis, ni éprouvés, se mêlent
de conduire les âmes, qu'il en arrive assez souvent des choses
irrégulières et peu édifiantes. » Le culte de la vie intérieure,
après avoir été un art, devient une habitude, pour reprendre le
mot de Caro, et nous approchons du temps où Buvat, dans sa Chronique
de la Régence, pourra nous faire de la semaine sainte, en 1732,
un récit qui peut servir de savoureuse conclusion à cette étude «
Madame la Régente se dispensa d'aller faire sa retraite ordinaire
durant la semaine sainte à l'abbaye de Montmartre, indignée,
disait-on, de ce que l'abbesse avait eu l'impudence de vouloir
augmenter le prix du logement que S. A. S. y occupait et dont elle
payait plus de 20 000 livres par an, sans compter les autres
libéralités qu'elle avait la bonté de faire souvent à plusieurs
religieuses de ce monastère, sans parler des grandes aumônes
qu'elle faisait distribuer aux pauvres de la paroisse de Montmartre.
Sur quoi elle donna l'ordre à ses officiers d'en rapporter les
tapisseries et autres meubles qui lui appartenaient. Voilà ce qui
donna lieu à cette princesse de former le dessein de faire
construire sa belle maison de Bagnolet. » Avec le XVIIIe siècle, on
quitte le « cloître » pour la « folie ».
Marcel Fosseyeux, Bulletin de la société de Paris et de l'Ile-de-France,47e année, 1920.
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Pavillon de l'Ermitage, ancien parc de Philippe Egalité, par Atget, 1900. Photographie
positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au
gélatinobromure, 16,6 x 21,2 cm, source Gallica Bnf.fr
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Reproduction
au procès-verbal de vues du pavillon de l'ancien château de
Bagnolet existant rue de Bagnolet.
M. Selmersheim
exprime le vœu que le pavillon Louis XV, existant rue de Bagnolet,
N°148, faisant partie de l'hospice Debrousse et provenant de
l'ancien château de Bagnolet, soit pris en photographie - face et
arrière - et reproduit au procès-verbal de la Commission avec
quelques notes sur l'histoire de cette jolie construction. M.-L.
Tesson, à ce sujet, dit que le pavillon en question, affecté à
l'hospice Debrousse a été acquis par l'administration de
l'Assistance publique à l'aide des fonds que lui avait légués la
baronne Alquier Debrousse. C'est une partie de l'ancien château
de Bagnolet qui avait appartenu au Régent et qui fut morcelé et
vendu au milieu du XVIIIe siècle. Les Archives nationales possèdent
une quantité de documents et de .plans relatifs à cette propriété
et à son partage. Il existe en outre à la mairie de Bagnolet un
admirable terrier du commencement du XVIIIe siècle contenant des
renseignements précieux. En ce qui concerne plus particulièrement
le pavillon de l'hospice Debrousse, l'on trouve aux Archives de
l'Assistance publique (Archives du Domaine : Hospice Debrousse -
Acquisition Mader) une suite d'actes anciens donnant la liste des
différents propriétaires depuis 1783 jusqu'à nos jours, avec des
descriptions de la propriété au moment des diverses
mutations.(...) Le pavillon, reste du château de Bagnolet,
s'appelait à l'origine l’Hermitage. Voici l'état
descriptif, qui en est fait dans l'acte de vente du 12 janvier 1787 :
M. Simon Ferrand de Sandrecourt, écuyer, ancien officier de
cavalerie, gouverneur pour le Roy de la ville de Coulange, demeurant
ordinairement à Charonne vend à : très haut et très puissant
seigneur, Jean, baron de Batz Lomagne, des vicomtes de Lomagne et
d'Auvilliars, demeurant à Paris rue de Mesnard. paroisse
Saint-Eustache :
1° Un pavillon appelé l'Hermitage situé
au-dessus de Charonne, formant l'encoignure de l'ancien parc de
Bagnolet du coté de Charonne, donnant sur le grand chemin de Paris à
Bagnolet au coin de la rue aux Vaches, distribué en un
rez-de-chaussée orné de peintures et d'un étage en mansarde au
devant duquel pavillon est une grille circulaire en fer avec une
porte de sortie sur ledit grand chemin. Au moment de cette vente
la propriété se composait encore, en outre de la partie boisée
située auprès du pavillon, de douze arpents de vigne et terres de
culture s'étendant vers Charonne. De plus l'étang de l'Aunay lui
servait un pouce d'eau. Ce beau domaine renfermait une haute
futaie dont les restes sont le plus bel ornement de l'hospice
Debrousse. Voici la liste des propriétaires qui se sont succédé
depuis 1783 jusqu'en 1820 :
1° Mèrel, Claude, vend le 4 juillet
1783 ; 2° Simon Ferrand de Sandrecourt, vend le 12 janvier 1787 ; 3°
Jean de Batz, vend le 28 juillet 1792 ; 4° Louis-François
Babin, vend le 3 octobre 1794; 5° Audebert Malay, vend le 13
août 1799 ; 6° Jacques Le Cage, vend le 20 avril 1801 ; 7°
Simon Feuillet, vend le 13 messidor an X ;
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Pavillon de l'Ermitage, ancien parc de Philippe Egalité, par Atget, 1900. Photographie
positive sur papier albuminé d'après négatif sur verre au
gélatinobromure, 16,2 x 21,5 cm, source Gallica Bnf.fr |
8° Les héritiers, de
la Fléchelle, vend le 1er juillet 1820 à Pommerel. À cette date
la maison est indiquée : grand Charonne, grande route de Charonne à
Bagnolet, 100, et se trouve ainsi décrite par reproduction littérale
des actes de vente antérieurs : Cette maison de campagne connue
sous le nom de Pavillon a son entrée principale sur la route de
Paris à Bagnolet par une grande porte-cochère. Elle est composée
d'un pavillon construit en pierre, comble à quatre égouts et un
appentis couvert en ardoises avec noue en plomb. Il se distribue
au rez-de-chaussée d'un vestibule garni d'un buffet, un. petit
escalier en pierre, une salle à manger décorée par des niches
peintes et garnies de tablettes en marbré ; un grand salon, une
cheminée avec chambranle en marbre, décorée de peintures, de
colonnes et pilastres en pierre, avec un petit parterre sur la grande
route fermé par une grille garnie d'une grande porte en fer à deux
vantaux, Cette description convient encore au Pavillon de
l'Hermitage occupé par la direction de l'hospice Debrousse et dont
les vues photographiques seront jointes au procès-verbal.
Commission Municipale du Vieux Paris, Procès verbal du13 avril 1905.
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" Petit pavillon époque Louis XV rue Bagnolet 148, XXe ardt, Charrone ", dessin de Jules Adolphe Chauvet, 1890. |
Nota : Les trois peintures en grisaille qui suivent sont attribuées actuellement ( Source Piganiol de la Force ) à Jean Valade, peintes entre 1723 et 1727 selon le cartel présent sur place. Or, celui ci censé être né à Poitiers en 1710, aurait eu entre 13 et 17 ans lors de leur exécution. Doué d'un talent précoce et / ou aidé d'un ainé expérimenté ( Charles Antoine Coypel ? ) ce n'est pas complètement inenvisageable, mais compte tenu de cette chronologie, cette attribution reste très incertaine. D'autre part selon Jacques Hillairet ( Connaissance du Vieux Paris, 1956, voir ci-dessous ) le pavillon de l'Ermitage aurait été bâti en 1734, ce qui semble être plus cohérent avec l'attribution à Jean Valade. A noter que le site du Pavillon de l'Ermitage (lien en fin de cet article) mentionne la construction du bâtiment " vers 1730 ", ce qui rend impossible l’exécution des peintures entre 1723 et 1727 et laisse à Jean Valade un peu plus de temps pour avoir grandi... Dernier questionnement : Piganiol de la Force décrit les peintures de cette façon : " ce salon est peint en grisaille brune , & représente sous l’emblème de la tentation de saint Antoine, dans un grand nombre de panneaux , le diable fous différentes formes & différentes
tentations très froides , & quelques-unes même très-indécentes.
Elles ont été peintes & assez mal imaginées par un nommé Valade. " . Or, nous ne retrouvons pas nos trois saints ermites actuellement visibles sur les murs de ce pavillon. J’émets donc l'hypothèse que Ste Rosalie, St Vénert et Ste Azelle ont été repeints ultérieurement par dessus les premières peintures, ce qui ne parait pas impossible à la vue de dessous des peintures actuelles qui semblent remonter par endroits, différents de la composition visible. On le voit très bien sur mes photos qui suivent... Bien sur on ne peut pas écarter de simples repentirs du peintre, et d'ajouter que Piganiol de la Force n'a peut-être écrit que sur la base de renseignements approximatifs, sans se rendre sur place. Je pose seulement une question à laquelle je n'ai pas les moyens de répondre.
A. Fantelin
SAINTE ROSALIE :
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Ste Rosalie, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
GRISAILLE ( subst. fém. ) Ce mot désigne une espèce de peinture ;
il exprime aussi un défaut dans le coloris. Lorsqu'un tableau est
d'une teinte grise, lourde, & si uniforme, que les couleurs
locales ne s'y distinguent pas bien, on dit alors, avec le sentiment
du mépris : c'est une grisaille. La première acception
de ce mot s'applique à deux sortes de peintures. 1°. On dit
d'une esquisse faite d'une seule couleur grise, avec du blanc &
du noir : il a fait son esquisse seulement en grisaille ; le
modèle du plafond de Mignard au Val-de-Grâce, qui se
voit à l' Académie de Peinture, est peint en grisaille. Ce qui
désigne que les couleurs locales n'y sont point indiquées, &
que le ton est gris. 2°. Nous entendons aussi par grisaille ce
que les Italiens entendent par chiaro scuro , méthode
employée ordinairement dans les frises & dans les panneaux de
soubassement des ordres d'architecture. On en voit de cette sorte au
Vatican , peints la plupart par Polidore de Caravage. Ce sont des
tableaux de couleur grise, imitant imparfaitement les bas-reliefs de
pierre ou de marbre. Je dis imparfaitement ; car les tableaux imitant
les bas-reliefs sont susceptibles de tons variés, soit dans les
clairs , soit dans les ombres ou dans les parties reflétées ; au
lieu que le tableau n'est que
grisaille quand il est fait seulement avec le blanc & le
noir. Nous ne faisons de distinction entre les deux sortes de
grisailles, que parce que l'une s'employe pour des
esquisses, & l'autre dans des tableaux terminés de cette
couleur. Toutes deux sont des ouvrages nuls de coloris, où l'on n'a
voulu exprimer que le clair & l'ombre, chiaro-scuro , d'où
il n'est résulté qu'une teinte grise ; car, encore une fois, si un artiste tant soit peu habile avoit intention de rendre la
pierre ou le marbre, l'ouvrage alors devroit être plus
recherché dans l'art de colorie , ce ne seroit plus une grisaille, mais un panneau peint d'un ton de marbre, une
statue en couleur de pierre, etc... Nous avons cru devoir insister
sur la signification précise de ce mot grisaille, parce que
plusieurs écrivains s'en font servis indifféremment pour exprimer
ce qui imite le bas-relief ou ce qui n'est qu'une peinture grise. En
même-temps nous pensons que c'est dans l'idée de feindre un
bas-relief, en négligeant cependant tous les détails des teintes,
qu'on a produit des grisailles ; & si, dans ce genre, on a
fait des ouvrages précieux, ils l'ont été par la composition &
le dessin. ( Article de M. Robin) Dictionnaire des Arts de Peinture, Sculpture et Gravure, Tome second, 1792.
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Ste Rosalie, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
PELEGRINO, montagne de la Sicile, dans le Val de Mazzara, sur la
côte septentrionale ; près de la ville de Palerme. Son
ancien nom n'étoit pas Erota, comme le dit Corneille, qui cite Maty;
mais Ercta., Eircta, ou Erca , comme écrivent
Polybe & Diodore de Sicile. Cette montagne est considérable pour
sa hauteur, &. pour avoir servi de retraite à sainte Rosalie,
fille d'un roi d'Espagne. Elle vécut plusieurs années dans une
caverne, sous un rocher semblable à la grotte de la. Sainte Baume,
en Provence. Après qu'on a monté trois grands milles, on arrive à
cette caverne, & à l'entrée on trouve la maison des pères de
l'Oratoire, qui desservent la chapelle que l'on a faite de cette
caverne au fond de laquelle est la figure de la sainte. Ce lieu est
fermé de grilles de fer. On voit à côté une source, dont on dit
que l'eau opère de fréquents miracles. II y a plusieurs tombeaux
dans cette grotte, & tous les dimanches on voit un grand
concours des habitants de la ville de Palerme qui y vont en
dévotion. Au dessus de ce rocher est une tour ronde, qui ressemble
au Pilon de la Sainte Baume de Provence, quoiqu'elle n'ait pas été
bâtie pour le même sujet, mais seulement pour y mettre garnison de
quelques soldats qui gardent les côtes de la mer. Tous les soirs,
lorsqu'ils n'ont aperçu durant le jour aucun vaisseau corsaire, ils
allument le feu d'assurance. Si au contraire ils en ont découvert
quelques-uns, ils allument des feux qu'on peut nommer feu de
défiance, afin qu'on se tienne sur ses gardes. Il y a plusieurs
ermitages aux environs de la sainte caverne, & une belle galerie
au lieu le plus proche de
la mer, où la montagne se trouve escarpée en façon d'une
muraille fort haute ; & l'on voit de là avec plaisir tout ce
qui se passe sur la mer. On a élevé proche de cette galerie
couverte, la figure de sainte Rosalie : elle est d'une hauteur
si prodigieuse, que ceux qui passent le long des côtes de la mer, la
peuvent voir aisément. Le corps de cette Sainte ayant été trouvé
dans cette grotte, sous le rocher, fut transporté delà dans
l'église métropolitaine de Palerme l'a reconnue pour sa Patronne, &
qui célèbre sa fête avec grande pompe le 4 de Septembre. Il y va
une affluence de monde incroyable de toutes les parties du
royaume. Le Grand Dictionnaire Géographique et Historique, par M.Bruzen de la Martinière, tome quatrième, 1768.
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Ste Rosalie, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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Ste Rosalie, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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Grotte
de Sainte Rosalie sur le mont Pellegrino en Sicile, détail du vitrail
du chœur de l'église Sainte Rosalie, 1872, par Didron à Paris, 50 blvd
Auguste Blanqui, XIIe ardt. |
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Saint Vénert :
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St Vénert, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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VÉNÈRE (saint), solitaire dans l'île
de Palmaia sur les côtes de Gênes, mena quelque temps la vie
érémitique ; mais l'éclat de sa sainteté lui ayant attiré des
disciples, il les forma à la perfection et fonda pour eux un
monastère. Il mourut vers le commencement du VIIe siècle, et son
corps fut porté dans l'église de Saint-Prosper, à Reggio de
Modène. Saint Grégoire le Grand, voyant que la communauté se
relâchait après la mort du saint fondateur, y rétablit la
discipline et la ferveur.-11 et 13 septembre.
Dictionnaire hagiographique ou Vies des Saints et Bienheureux, tome second, par l'abbé Pétin, 1850.
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St Vénert, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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St Vénert, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
Pour détourner le culte qu'on rendoit à un dieu factice, on a proposé, dans le même lieu, à la vénération publique, un saint dont le nom approche de celui de cette divinité imaginaire. ( Vénus N.d.r. ) On le nomme saint Vener. Ven , beau, saint ; er, rivière : le beau ou le saint homme de la rivière, ou qui a habité sur le bord d'une rivière.
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St Vénert, détail, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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Sainte Azelle :
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Ste Azelle, peinture en grisaille attribuée à Jean Valade, vers
1727, Pavillon de l'Ermitage, 148 rue de Bagnolet, Paris XXe ardt.
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Sainte Azelle. 4e 5e. Siècle. Quand cette Sainte vint
au monde, ses parents la reçurent comme un présent du Ciel, suivant
une vision que son père eut en songe, & la consacrèrent au
service du céleste Époux dès ses plus tendres années. A peine
eut-elle atteint l'âge de dix ans, qu'elle fit connoître de combien
de grâces elle étoit prévenue : elle méprisa tous les vains
ornements du siècle, arrachant avec-indignation de dessus elle
toutes les parures : elle s'imposa diverses mortifications, qui
devoient paroître bien rigoureuses à sa délicatesse & à sa
jeunesse, & se renferma chez elle dans une cellule, où Dieu lui
fit goûter toutes les délices innocentes qu'il réserve aux âmes
pures. Elle n'avoit encore que douze ans quand elle se sépara du
commerce du monde, & demeura dans cette retraite jusqu'à la fin
de ses jours, sans rien changer à la rigueur de sa pénitence, &
à l’uniformité de sa conduite. Toute sa nourriture se réduisit à
un peu de pain, de sel , & d'eau froide ; elle reposoit au même
endroit où elle faisoit sa prière, portoit un rude cilice, &
n'étoit vêtue que d’habillements simples & grossiers , qui
condamnoient assez le luxe des Dames Romaines. Elle fut si exactement
solitaire, qu'elle ne permit pas même à sa propre sœur de la voir
& de l'entretenir, parce qu'elle étoit engagée dans le monde.
Elle n'étoit jamais oisive ; & dans le temps même qu'elle
travailloit, elle étoit toute occupée du souvenir de Jésus-Christ,
dont elle avoit une image devant les yeux. C'étoit alors une coutume
aux Dames & aux Vierges Chrétiennes, de lire & d'étudier
l’Écriture Sainte avec une grande application. S. Jérome dit, que
Sainte Azelle s'étoit rendue très très habile dans cet exercice ;
& il estimoit tant sa pénétration, & la solidité de son
esprit, que quand il quitta Rome pour céder à ses calomniateurs, il
écrivit à Sainte Azelle une lettre où il lui rend compte des
raisons de son départ, & lui fait confidence des dispositions de
son âme à l'égard de ses ennemis. La Sainte n'étoit non plus
distraite dans les agitations continuelles de cette ville fameuse,
que si elle eut demeuré au fond des déserts : elle ne sortoit
qu'aux jours de Fêtes pour visiter l’Église & les tombeaux
des Martyrs, & prenoit ses mesures pour n'être point aperçue :
elle se dégageoit du tumulte & de l'assemblée du peuple avec
tant de précaution, qu'elle ne perdoit rien du recueillement de son
âme, & rentroit dans sa cellule aussi tranquille qu'elle en
étoit sortie. L'austérité de sa pénitence n'ota rien à
l'agrément de son humeur ; & quoi que son visage pale &
décharné témoignât la sévérité de ses pratiques, elle ne
laissoit pas de paroître gaie à ceux qui la voyoient. Sur la fin de
ses jours elle fut obligée de prendre soin de quelques Vierges qui
s'assemblèrent sous sa conduite, & peu de temps après elle mourut.
Vies des Saints Pères des déserts et des Saintes Solitaires d'Orient et d'Occident, tome second, Joseph François Bourgoing de Villefore ,Chez Pierre Brunel, 1714.
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