mardi 26 juillet 2011

Cavaliers et Cavalières Antiques

1 : Cavaliers.


Moulage de cavaliers de la frise du Parthénon, 12 Villa Saint Jacques, XIVe ardt



Parfois il arrive de rencontrer sur les murs parisiens ou ceux de proche banlieue, des théories de cavaliers figées dans le plâtre, plus rarement des cavalières combattantes...
Paris Myope a enquêté.



Quelquefois j'ai d’autres songes, - ce sont de longues cavalcades de chevaux tout blancs, sans harnais et sans bride, montés par de beaux jeunes gens nus qui défilent sur une bande de couleur bleu foncé comme sur les frises du Parthénon, ou des théories de jeunes filles couronnées de bandelettes avec des tuniques à plis droits et des sistres d’ivoire qui semblent tourner autour d’un vase immense. - Jamais ni brouillard ni vapeur, jamais rien d’incertain et de flottant. Mon ciel n'a pas de nuage, ou, s'il en a, ce sont des nuages solides et taillés au ciseau, faits avec les éclats de marbre tombés de la statue de Jupiter. Des montagnes aux arêtes vives et tranchées le dentellent brusquement par les bords, et le soleil accoudé sur une des plus hautes cimes ouvre tout grand son œil jaune de lion aux paupières dorées. - La cigale crie et chante, l’épi craque ; l'ombre vaincue et n’en pouvant plus de chaleur se pelotonne et se ramasse au pied des arbres : tout rayonne, tout reluit, tout resplendit. Le moindre détail prend de la fermeté et s'accentue hardiment ; chaque objet revêt une forme et une couleur robustes. Il n'y a pas là de place pour la mollesse et la rêvasserie de l'art chrétien. - Ce monde-là est le mien. - Les ruisseaux de mes paysages tombent à flots sculptés d’une urne sculptée ; entre ces grands roseaux verts et sonores comme ceux de l’Eurotas, on voit luire la hanche ronde et argentée de quelque naïade aux cheveux glauques. Dans cette sombre forêt de chênes, voici Diana qui passe la trousse au dos avec son écharpe volante et ses brodequins aux bandes entrelacées. Elle est suivie de sa meute et de ses nymphes aux noms harmonieux.
Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, 1835.





Qui le croirait pourtant ? Au moment même où la jeune école demandait à grands cris qu'on la délivrât des Romains et des Grecs, elle conspirait avec tout le monde pour délivrer d'esclavage la patrie des héros dont elle était si fatiguée. Par une coïncidence étrange, c'était encore la Grèce qui fournissait au romantisme ses premières données, et ce n'étaient pas les moins brillantes. Byron dépensait pour la Grèce toute sa fortune et toute sa poésie. La pitié envers les Hellènes inspirait le Massacre de Sio à Delacroix ; aux Messéniennes de Casimir Delavigne semblaient répondre les Femmes souliotes d'Ary Scheffer, et les plus belles scènes des Orientales, si j'ai bonne mémoire, se passaient quelque part près d'Athènes, sur les bords du Céphise ou de l'Ilissus.

Mais tout à coup un événement des plus mémorables, la bataille de Navarin, nous ouvrit les portes de la Grèce, fermées à la civilisation depuis environ quatre siècles, de la Grèce où ne pénétra jamais aucun de ceux qui furent à eux tous la Renaissance, ni Léon-Baptiste Alberti, ni Brunelleschi, ni Donatello, ni Ghiberti, ni Léonard, ni Michel-Ange, ni Bramante, ni Palladio, ni Vignole, ni Raphaël. Une victoire, qui semblait n'être que la prise d'une flotte et qui était l'affranchissement d'un peuple moderne, allait de plus nous conduire à la découverte du véritable art antique, à régénérer l'architecture et la statuaire, à renouveler toute l'esthétique, autrement dit, toute la philosophie du sentiment. Lorsque les merveilles de l'Acropole d'Athènes, les Propylées, le Parthénon, le temple d'Érechthée et celui de la Victoire sans ailes, apparurent, à demi ruinées, mais augustes, à nos yeux dessillés, étonnés, il fallut bien reconnaître que Vitruve s'était trompé ; qu'on avait pris à tort les monuments romains pour des exemplaires de l'architecture grecque, et que nous possédions enfin pleinement l'édition princeps de l'art antique.






Ce fut vers le même temps que parurent en France les premiers moulages de la frise du Parthénon, et ces moulages nous révélèrent le génie, mal connu encore, de la sculpture athénienne. En voyant ces divines empreintes, on s'aperçut que les romantiques avaient plus raison qu'ils ne le savaient, qu'ils ne le croyaient eux-mêmes, et que l'art grec, loin d'être un art froid, conventionnel et figé, était un art plein de chaleur interne et de vie, un art exquis dans la mesure, épuré dans le vrai, un art ému et contenu tout ensemble. Les sages durent s'écrier alors : « Ce sont les faux Grecs seulement dont il faut qu'on nous délivre ! » Aussi le mouvement qui avait affranchi la peinture renouvela-t-il la statuaire. Dans sa figure du jeune Barra, dans ses bustes de Chateaubriand et de Goethe, dans ses médaillons, David (d'Angers) faisait vibrer le marbre et frémir l'argile, comme Barye, dans ses lions, faisait rugir le bronze. Le Danseur de Duret, le Pêcheur de Rude, offraient, avec une ingénuité apparente, un choix excellent de formes vivantes et naturelles. Et Pradier, - je ne parle que des morts, - modelait pour les tympans de l'Arc de Triomphe ces victoires palpitantes et humainement divines, qui sont des chefs-d’œuvre.
L'Acropolis nous fournit des matériaux pour la plus grande partie de ce volume. J'ai cru, par cette raison, devoir en offrir le plan et la vue dans son état actuel. Cette citadelle, bâtie sur un roc escarpé, ne présente d’accès que par un seul côté. Elle est formée par une muraille qui, s'élevant sur l'arête même de l'escarpement, entoure tout le sommet du roc : ce sommet présente une surface presque entièrement plate.
On dit que la force naturelle du lieu détermina les premiers habitants à s'y établir. Lorsque, par la suite des temps, leur nombre se fut progressivement accru, ils se bâtirent des demeures au pied du roc, jusqu'à ce qu' enfin l'Acropolis, environnée de tous côtés de nombreuses habitations, devint le centre et la citadelle d'une ville aussi étendue que populeuse.
C'est là que se trouvaient les-plus anciens temples des Athéniens ; là qu'ils célébraient la fête des Panathénées, et qu'étaient déposées les archives de l'état et le trésor public : aussi l'Acropolis était-elle en quelque sorte regardée comme la partie sacrée de la ville.
Les Athéniens, dans le temps de leur prospérité, se plurent à orner leur citadelle de temples, de statues, de peintures, d'offrandes à leurs dieux :elle ne présente plus aujourd'hui que des ruines. Cependant, on y voit encore les restes des fameux Propylées, le petit temple de la Victoire Aptère (sans ailes), le temple dorique de Minerve, si connu nous les noms de Parthénon et d'Hécatompédon, les temples ioniques d'Erechthée et de Minerve Poliade, la chapelle ( cella ) de Pandrose.
Les murs de l'Acropolis ayant été grossièrement réparés ou plutôt rebâtis, dans différents temps,on trouve aujourd'hui fort peu de restes de la construction antique. Ces murs présentent, dans plusieurs endroits, un grand nombre de fragments de colonnes, de corniches et de sculptures, dont l'emploi bizarre offre aux yeux le spectacle désagréable de la destruction.



(…)
Sous le portique, on voit, du haut du mur de la cella, un bas relief formant frise, qui faisait probablement le tour du temple, ou du moins qui décorait les côtés nord et sud, et qui est sans doute aussi ancien que le temple lui-même. Le travail en est admirable, mais d'un relief beaucoup moins saillant que dans les ouvrages précédents. Cette frise représente des sacrifices, des processions et d'autres cérémonies religieuses. Le marquis de Nointel en fit copier la plus grande partie par un peintre qu'il employa deux mois entiers.( 1674 )







(…)
En 1687, Athènes ayant été assiégée par les Vénitiens, que commandaient le provéditeur Morosini et le comte de Kœnigsmark, une bombe tomba sur cet admirable édifice, et le réduisit à l'état où nous le vîmes. ( Le Naos du Parthénon renfermait alors la poudrière ottomane NDLR)
Les Antiquités d'Athènes mesurées et dessinées, J. Stuart et N. Revett, 1751-1753, publication de 1812







SCULPTURES. Passons maintenant a l'examen des admirables chefs d'œuvre dont la sculpture avait enrichi le Parthénon. Cinq grands ouvrages en ce genre avaient fait du temple de Minerve la merveille des merveilles ; c’étaient les deux frontons, les métopes, la frise de la cella, et la statue colossale de Minerve en or et on ivoire. Une grande partie de ces sculptures était encore en place au commencement de ce siècle; mais, par malheur, lord Elgin, qui était ambassadeur a Constantinople, obtint, en 1801, du gouvernement turc un firman qui l'autorisa à élever un échafaudage autour de l'ancien temple des idoles pour mouler en plâtre les ornements et les figures, et de plus à enlever les pierres où se trouvaient des inscriptions ainsi que les statues conservées. On assure qu'il en coûta 74,000 livres sterling (1,850,000 francs) à lord Elgin pour s'approprier les plus belles parties du monument qu'il fut possible de transporter a Londres. Du reste, cette barbare spéculation ne fut guère profitable a son auteur, car, en 1816, la collection entière ne lui fut achetée pour le Musée Britannique, par acte du parlement, que 35,000 liv. st. (875,000 francs) et un des plus illustres compatriotes du spoliateur du Parthénon, lord Byron, voyant son nom gravé sur une colonne du temple, écrivit au-dessous : Quod non fecerunt Gothi, Scotus fecit ( Ce que n'ont pas fait les barbares les anglais l'ont fait NDLR ). Il est vrai que lord Elgin s'est acquis une célébrité qu'eût enviée Érostrate, et que, pour consoler les Athéniens des trésors qu'il leur arrachait, il a fait don a la ville d'une horloge placée dans la tour du bazar et accompagnée de cette pompeuse inscription :

THOMAS COMES
DE ELGIN
ATHENIEN. HOROL. D.D.
S.P.Q.A. EREX. COLLOC
A.D. MDCCCXIV.

Il n'eût peut-être pas été impossible d'excuser jusqu'à un certain point les déprédations de lord Elgin, qui pouvait alléguer pour sa défense le désir de sauver d'une destruction prochaine des chefs-d'œuvre exposés chaque jour a la barbarie iconoclaste des Turcs, alors maîtres de la Grèce ; mais comment justifier la brutalité avec laquelle il arracha sa proie, brisant les monuments, souvent même, ainsi que nous le venons a l'Érechthéion, enlevant des colonnes, des cariatides, sans s'inquiéter de la chute des entablements auxquels elles servaient de support, semblable enfin à un sauvage qui mettrait en pièces une précieuse coupe de Cellini, pour s'approprier quelques pierres qui s'y trouveraient enchâssées? Ce n'est point ainsi qu'au siècle précédent en avait agi l'ambassadeur de France, M. de Choiseul-Gouffier, qui n'avait rapporté que quelques moulures, une métope et un fragment de frise depuis longtemps détachés du monument.








(...)
FRISE. La suite de sculptures la plus considérable du Parthénon est ce qui reste encore, soit sur place, soit dans les musées, de la frise qui décorait la partie supérieure du mur de la cella à 13 mètres environ du sol, sous le portique. Cette frise, qui régnait sans interruption tout autour du temple, a 1m, 425 de hauteur, sur une longueur qui n'était pas moindre de 159m, 80. M. Bröndsted évalue à 320 le nombre des figures qu'elle devait contenir et dont les groupes variés représentaient la grande fête des Panathénées.
Ces fêtes en l'honneur de Minerve ou Athéna, établie vers l'an 1496 avant Jésus-Christ par Érichthonius, sous le nom d'Athénnées, furent renouvelées en 1313 par Thésée, qui leur donna celui de Panathénées, ( Athénées universelles), après qu'il eut réuni en une seule cité tous les peuples des dèmes de I'Attique. Ces fêtes, les plus importantes de toutes celles qui se célébraient a Athènes, ne duraient dans le principe qu’un seul jour, mais plus tard on ajouta deux autres journées. Il y avait les petites et les grandes Panathénées : les petites avaient lieu tous les trois ans, le vingtième ou vingt et unième jour du mois de Thargélion ( mai ); les grandes, ne revenaient que tous les cinq ans au deuxième jour du mois d'Hécatombéon ( juillet ). A cette époque on distribuait des couronnes d'or aux citoyens qui avaient bien mérité de la République. et les prisonniers obtenaient une liberté provisoire.
(...)
Outre la procession, la fête des Panathénées donnait lieu à des combats d'athlètes. à des exercices gymnastiques, qui avaient lieu dans le stade panathénaïque, au bord de l'Ilissus ; à des courses à pied, les Lampadodromies, et Lampadophories, où chaque coureur tenait à la main une torche qu'il devait conserver allumée, courses qui, plus tard, furent remplacées par des courses équestres; à des concours de musique, de chant, de poésie lyrique ou dramatique, dont les prix étaient une couronne d'olivier et un vase d‘huile ; enfin, à une danse, la pyrrhique, qui représentait le combat de Minerve contre les Titans. On avait soin aussi d'entretenir des rapsodes pour chanter les poésies d'Homère dans ces occasions solennelles. Les cérémonies se terminaient par un sacrifice auquel chacune des tribus d'Athènes contribuait en fournissant un bœuf, et la chair des victimes était distribuée dans un banquet public a l'assemblée entière.







Revenons a la frise du Parthénon, dont cette digression, que nous avons crue nécessaire, nous a écarté un moment. Les sculptures de la frise ont, comme nous l'avons dit, très-peu de relief, ce qui était admirablement calculé pour permettre de les voir d'en bas et sans se reculer beaucoup, ainsi que l'exigeait leur position sous un portique assez étroit. Stuart et Revett. dessinèrent une partie considérable de ce qui existait encore de leur temps (1751-1753). 


Frise du Parthénon, relevé des " Antiquités d'Athènes mesurées et dessinées ", J. Stuart et N. Revett, 1751-1753, publication de de 1812






 
Frise des Cavaliers du Parthénon, moulage en réduction, fronton d'une boutique, 21 rue Racine, Paris VIe ardt, celle du mouleur statuaire Pierre Lorenzi autour de 1912, entreprise familiale existant encore et située à Arcueil. 



Un fragment, déjà séparé du monument. fut apporté en France par M. de Choiseul. A son tour, lord Elgin détache une grande suite d'environ 77 mètres de long, et la transporta à Londres. Dans cette frise, des harnais, des armes et divers autres ornements étaient en métal, et on reconnaît encore facilement les trous des crampons qui servaient a les attacher. Ce n'était pas le seul genre de décoration appliqué à ces sculptures ; beaucoup de parties avaient été rehaussées de peintures dont on retrouve encore des traces, et, si l'on en croit M. Penrose. la composition tout entière se détachait sur un fond bleu.
Nous avons déjà eu occasion de parler de l'emploi de la polychromie dans la décoration des édifices grecs. Certaines couleurs étaient, comme par tradition, affectées a certains membres d'architecture : le bleu aux triglyphes et aux mutules, le rouge aux métopes et a la bande creuse qui sépare les mutules, etc. ; les gouttes étaient dorées; le fond des frontons était généralement bleu, ainsi que celui des caissons sur lesquels se détachaient des étoiles ou des rosaces d'or. La frise de la cella du Parthénon était surmontée de canaux alternativement rouges et bleus ; au-dessous de la frise couraient un méandre, sobrement peint et doré, et des rais de cœur distingués par des filets rouges sur un fond bleu ; enfin, sur un chapiteau d'ante du posticum, M. Penrose dit avoir vu des oves blancs séparés par des fers de lance rouges, et des rangs de perles d'or sur un fond bleu.
M. Paccard et quelques autres ont cru voir sur les fûts des colonnes des traces d'ocre jaune. Nous croyons, après examen attentif de l'espèce de croûte jaune qui recouvre en effet certaines parties du fût des colonnes, qu’il ne faut y voir qu'une sorte d'oxydation du marbre produite par l'ardeur du soleil, d'autant plus que les parties les plus abritées, et où par conséquent la peinture eût du le mieux se conserver, sont justement celles où l'on en trouve le moins de traces.
Athènes décrite et dessinée, Ernest Breton, 1861.



Traditionnellement, l'Antiquité évoque peu un monde de couleurs. L'éloignement chronologique et les difficultés de conservation des pigments colorés expliquent en partie la perception achromatique, en noir et blanc, que l'on en possède habituellement.
Pourtant, la couleur occupait une place très importante au sein de la culture grecque. L'usage de la polychromie - une polychromie assez vive - est attesté dans l'ensemble des manifestations de l'art antique : en peinture, bien sûr, mais aussi dans l'architecture et la sculpture. La prise de conscience de cette réalité a eu lieu essentiellement au moment où s'épanouit, en Europe, le néoclassicisme. En effet, dès la fin du XVIIIème siècle, voyageurs et archéologues relèvent des traces de polychromie sur les sites antiques qu'ils visitent ou étudient, en Italie du sud, en Sicile et en Grèce. Des années 1830 à 1860 s'engage alors une controverse au sein du monde des savants, en France principalement, entre ceux qui s'emploient à faire admettre cette évidence, et ceux, au premier rang desquels les membres de l'Académie des Beaux-Arts, qui se refusent à imaginer des temples helléniques « bariolé », tout particulièrement le Parthénon, monument symbolisant l'apogée du classicisme athénien.
(…)
La manière dont s'est construite la connaissance de l'art grec a donc eu une incidence sur la place - ou plutôt devrait-on dire l'absence de place - réservée aux couleurs dans la définition du modèle classique. En effet, les œuvres étudiées, conservées dans les collections, étaient connues depuis longtemps et avaient beaucoup circulé. Effacées par le nettoyage méticuleux et méthodique effectué lors de leur découverte, puis par les effets destructeurs de la lumière et de l'humidité atmosphérique, les traces de leur polychromie originelle avaient disparu Les sculptures classiques tant admirées éclataient donc de blancheur. De plus, un certain nombre d’entre elles était connu sous la forme de moulages en plâtre, qui permettaient une large diffusion, enrichissant les collections des antiquaires ainsi que les salles des écoles de beaux-arts, où ils servaient de modèles aux artistes.
Quant aux textes antiques connus, ils comportaient finalement peu d’allusions à une riche polychromie de la sculpture et de l'architecture grecques. Par exemple, Pausanias s’attache davantage a décrire les scènes figurées, relater les mythes évoqués, éventuellement préciser les matériaux précieux utilisés, qu'a évoquer l'usage de la peinture ou le choix des couleurs sur les monuments qu’il visite et les œuvres qu’il admire.
(…)
Les premières observations publiées, au sujet de traces de couleurs sur les édifices grecs, sont faites par deux Anglais, le peintre James Stuart et l'architecte Nicholas Revett, envoyés en Grèce de 1751 à 1755 par la société des Dilettanti. Ils ont pour mission de rassembler des modèles de dessins architecturaux destinés aux artistes contemporains. A leur retour, ils publient une somme, les Antiquities ofAthens, qui décrit l'ensemble des monuments athéniens. Dans le premier volume, les Anglais évoquent la présence de coloration sur plusieurs temples. dont le Théseion et le Parthénon. Le premier volume paraît en 1762 en Angleterre, mais n'est traduit en français qu’en 1822.
Une autre publication monumentale, dirigée par Abel Blouet. joue un rôle important en France : celle de l'expédition scientifique de Morée, menée en 1829 sur le modèle l'expédition d’Égypte. Elle conforte les observations effectuées par les voyageurs anglais".
L'archéologie confère à ces découvertes un caractère scientifique indiscutable, ainsi que le sceau de l'authenticité. Vers 1812, suite aux fouilles menées en Grèce sur un certain nombre de temples, les éléments architecturaux peints retrouvés sur les ruines des temples d'Egine, de Bassae ou de Sélinonte, font l'objet des premières publications. Les archéologues découvrent souvent des traces de couleurs vives, mais qui disparaissent très rapidement et ne sont alors conservées que dans de rapides aquarelles exécutées sur le vif.




(…)
Des essais comparables ont lieu en France, généralement stimulés par les commandes de riches amateurs d'Antiquité. Ainsi, entre 1846 et 1855, le sculpteur français Charles Simiart confectionne, sous le patronage du duc de Luynes, une réplique de la statue chryséléphantine d'Athéna, que Phidias avait réalisée pour le Parthénon, celle-là même que Pausanias s'emploie à décrire (...). Cette Athéna Parthenos de presque trois mètres de haut est présentée à l'Exposition universelle de Paris de 1855. Le public, intrigué, ne sait comment interpréter cette statue : création moderne ou reproduction fidèle d’un original antique ? Quelques années plus tard, en 1859, l'architecte et archéologue français Jacques-Ignace Hittorff expose au salon de Paris, aux côtés de dessins d’architecture antique, la maquette d’un temple grec polychrome. Il s agit du « temple des Muses », réalisé à la demande du prince Jêrôme-Napoléon, cousin de Napoléon III, qui souhaite l'offrir à la tragédienne Rachel, dont il est épris. Les murs du temple, à l'extérieur comme à l’intérieur, sont recouverts de stucs colorés, sur lesquels se détachent les colonnes teintées en jaune. Pour réaliser cette maquette, J.-I. Hittorff a utilisé les résultats de ses propres recherches archéologiques concernant un temple grec de Sicile, le temple B de l'acropole de Sélinonte, appelé alors improprement « temple d'Empédocle », dont il s'est efforcé de reconstituer la polychromie, dans un ouvrage paru en 1851.
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En 1830, il publie un mémoire intitulé De l'architecture polychrome chez les Grecs, suivi, en 1851, de sa Restitution du Temple d Empédocle à Sélinonte, ouvrage dans lequel il expose tous les éléments de sa théorie. Celle-ci va plus loin que l'opinion modérée partagée jusque là par la plupart des savants européens. J.-I. Hittorff affirme par exemple que la totalité du Parthénon avait reçu une coloration jaune pâle. De plus, il considère que des scènes figurées, fresques à caractère historique ou mythologique, ornaient les parois des édifices. Ainsi, la restitution qu'il propose pour le temple de Sélinonte offre une riche polychromie, ne laissant aucune surface du temple intacte. Les affirmations de J.-I. Hittorff suscitent une très vive opposition de la part de certains savants. Le plus virulent s’avère être Désiré Raoul-Rochette, un professeur d'archéologie, qui succède à A. Quatremère de Quincy à la tête de l'académie.



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Ainsi, les savants préfèrent considérer que la couleur était nécessaire, utile, mais secondaire, qu’il s’agisse, à l'origine, d'un enduit protecteur, d'un moyen de prévenir l'éblouissement et de ménager le regard du visiteur, d'un procédé permettant de donner du relief aux formes, vues de loin. Il paraît en revanche beaucoup plus difficile aux tenants du classicisme grec d’admettre que la couleur était là parce qu'elle plaisait aux Anciens, parce que, à leurs yeux, elle conférait toute sa beauté à l’œuvre. Pour la plupart des savants, soucieux de préserver l'image classique de l'art grec, la couleur ne peut être une fin en soi.
(…)
Au début du XIXème siècle, l’art grec constitue, pour les jeunes artistes français de l’École des Beaux-Arts, un modèle qu'il s’agit d'imiter, dont il faut s'inspirer. Le rapport entre le monde des archéologues et celui des artistes est plus qu’étroit. La révélation de la polychromie antique menace donc les productions artistiques modernes et le règne du courant néo-classique. Dans une certaine mesure, le débat porte moins sur l’art antique que sur l'art : il s’agit en fait de décider si les artistes modernes doivent faire eux aussi usage de la polychromie. G. Treu exprime ce point de façon très claire, lorsqu'il prononce en 1883 une conférence à Dresde intitulée : Sollen wir unsere Statue bemalen ?






Or sur ce point, les résistances sont vives, aussi bien le domaine de l'architecture que celui de la sculpture. L'architecte parisien J-I. Hittorff, auteur de L’architecture polychrome chez les Grecs, s'inspire à dessein des procédés antiques pour élaborer ses projets urbains, parfois audacieux. Cependant, lorsqu'il passe à la phase de réalisation, il se voit souvent contraint de modérer ses projets. Ainsi, face à l'hostilité du baron Haussmann, qui considère que l'usage de la couleur sur les façades des églises relève du barbouillage, J.-I. Hittorff doit finalement ôter les peintures de lave émaillée qui devaient orner le porche de Saint-Vincent-de-Paul. Les seules constructions qui lui permettent d'exprimer plus librement son goût pour la polychromie sont les édifices qui, pour être consacrés aux loisirs, paraissent moins « classiques » aux Parisiens : les cirques. En 1838, celui des Champs-Élysées, baptisé alors le « Cirque de l'impératrice », comporte des colonnes corinthiennes peintes en jaune et une frise garnie de rinceaux sur fond bleu, à limage des métopes de Sélinonte. Il est détruit en 1900, lors des grands travaux destinés à la préparation de l'Exposition universelle, mais une planche en chromolithographie. que J.-I Hittorff avait fait figurer dans ouvrage de 1851 sur la polychromie de l'architecture antique, offre un bon aperçu de son aspect originel. Seul le Cirque d’hiver, construit en 1852, subsiste encore aujourd'hui ; on ne peut manquer de souligner la relative sobriété de l'ensemble, en dépit de l'usage de la peinture rouge.
Couleur et esthétique classique au XIXeme siècle :l'art grec antique pouvait-il être polychrome ?
Adeline Grand-Clément, 2005.



2 : Cavalières.




L'amazonomachie, littéralement « le combat des Amazones », est un thème iconographique fréquent dans l'Antiquité grecque et romaine, que l'on trouve représenté aussi bien sur des vases que des bas-reliefs de monuments ou de sarcophages. Il s'agit de scènes de combat opposant ce peuple mythique de femmes guerrières, censées vivre au-delà des Scythes, à des Grecs, et notamment aux héros suivants : Thésée qui captura leur reine Hippolyte (ou Antiope selon les auteurs), Achille victorieux de Penthésilée devant Troie, ou encore Héraclès (Hercule).
Encyclopédie Wikipédia.
J'ai mieux aimé faire cette Histoire des Amazones plus courte, que m'exposer à la rendre seche & ennuieuse par des recherches & des discussions critiques qui n'auroient été goutées au plus que des Savans. Le peu qu'il y en a n'embarrasse point le fil du discours. Il ne paroît qu'au bas des pages, pour citer mes sources & mes garants, en montrant que je n'ai rien dit de moi-même sur un sujet que bien des gens regardent comme fabuleux plûtôt par préjugé que par l'effet d'un examen solide & sincere.
Cette prévention presque générale contre la réalité des Amazones a été le premier motif qui m'a déterminé à écrire leur Histoire. Soit qu'on ignore ce que toute l'Antiquité nous a transmis sur leurs guerres & sur leurs établissemens, soit qu'on le prenne pour fictions poëtiques, on ne peut se persuader que ces illustres Guerrieres aient jamais existé dans le monde telles qu'on les dépeint, & en conséquence on s'inscrit en faux contre tout ce que les meilleurs Auteurs & les monumens les plus incontestables nous en aprennent. On devine aisément le principe qui entretient dans cette idée peu avantageuse. Mais il est injuste de juger & mépriser tout un sexe pour des foiblesses qui sont particulieres & personnelles.
(…)
Du nom & de l'existence des Amazones. L'Etymologie du nom les Amazones renferme l'abrégé de leur Histoire. Chez les Scythes, dont elles étoient originaires, on les nommoient Æorpates, c'est-à-dire, ennemies & altérées du sang des hommes.
Depuis que les grecs eurent connaissance de leur société, & le leur manière de vivre, ils en prirent sujet de les apeller
Amazones, ou parce que dès leur enfance on leur brûloit la mamelle droite ; ou parce que la plûpart n'avoient aucun commerce avec les homme ; ou parce qu'elles ne quittoient jamais leur ceinture, simbole de la modestie & de la continence parmi les femmes des Orientaux ; ou parce qu'elles ne vivoient pas ordinairement de pain, mais de la chair des animaux qu'elles tuoient à la chasse ; ou enfin parce que leurs meres ne les nourissoient pas de lait dans leur enfance, mais d'alimens forts & communs, tels qu'elles-même les prenoient & quelquefois de miel ou de lait de jument. Le mot d'Amazones peut souffrir toutes ces interprétations. Néanmoins un illustre Savant prétend qu'il est corrompu ; & que le véritable nom de ces femmes guerrieres marquoit une force & un courage dignes d'un sexe qui doit en faire paroître. Leur caractère fit ajouter des noms qui y avoient raport ; comme ceux de Femmes fortes, Viragines, redoutables, meurtriéres, habiles à dompter des chevaux, ou à lancer un trait, ou qui vivoient de lézards & de serpens. Enfin comme elles ont habité différens endroits de l'Afrique & de l'Asie, on leur donna des noms conformes à leurs demeures. Il y eut les Africaines, les Sauromatides, les Thermodonriennes & les Ephésiennes.




(…)
Des cœurs suseptibles d'un emportement aussi redoutable pouvoient entreprendre tout ce que la violence est capable d'inspirer, & même se flatter du succès. Il suffisoit d'en faire la proposition pour être sûr qu'elle seroit reçüe & executée avec ardeur. Les premiers pas dans cette carriére flatteuse donnerent du courage ; on y avança rapidement, on se regarda supérieur aux hommes comme on l'étoit à tous les obstacles ; on n'eut plus de goût que celui des armes ; l'envie de dominer devint la premiere des passions ; le fer & l'orgueil composerent le caractère, & les filles des Amazones, naquirent semblables à leurs mères, de qui elles auroient eu honte de dégénérer.
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Son Historien remarque que cette espéce d'Amazone combattoit le casque en tête, & la moitié du sein découverte pour avoir le bras droit plus en liberté. Tantôt elle lançoit une grêle de traits sur l'ennemi ; tantôt la hache à la main, elle frapoit tout ce qui se trouvoit devant elle sans se lasser. Si quelquefois il étoit nécessaire de se battre en retraite, elle décochoit ses fléches par derriere avec autant d'adresse que les Scytes & les Parthes. Ses compagnies qui étoient autour d'elle répondoient à la bravoure & faisoient le même carnage, quoiqu'elles ne fussent armées que d'une petite hache garnie d'airain. Elle les avoit choisies pour les avoir toûjours à ses côtés, soit qu'elle fût en paix, soit que l'honneur ou l'état de son Roïaume demandassent qu'elle allât à la guerre. 









Combat de Grecs et d'Amazones, Musée de Vienne, dessiné et gravé à l'eau-forte par Réveil, in " Musée de Peinture et de Sculpture ou Recueil des principaux Tableaux et Bas-reliefs des collections publiques et privées de l'Europe " par  Louis et René Ménard, 1872
















(…)
Une tendresse mal conçue fait croire qu'on ne peut avoir trop de soin & d'attention pour ménager la foiblesse d'un enfant, & on l'amollit au contraire par cette fausse esperance de le fortifier. Déja il a perdu sa force & son embonpoint quelques mois ou un an après qu'on l'a retiré d'entre les bras d'une nourice, qui en le traitant avec moins de molesse, l'avoit rendu fort & robuste autant que son âge pouvoit le permettre. Mais on détruit tout en changeant la manière de gouverner. C'est une conduite & un mal qui se font plus généralement remarquer dans la Capitale du Roïaume que dans tout autre endroit du monde. Une vigilance moins inquiéte, plus de solidité dans les alimens, formeroient des corps aussi sains & aussi robustes à Paris qu'ils le sont à la campagne, où l'enfance n'a communément pas d'autres nourriture que l'âge fait. Si nous le voïons tous les jours, pourquoi ne croirons-nous pas que la même cause a produit le même effet parmi les Amazones, dont l'origine & les mœurs avoient toute la barbarie des Scytes, sur lesquels elles encherissoient encore, au rapport de tous les Anciens.
(…)
L'exemple & les sentimens qu'on leur inspiroit achevoient ce que la nature avoit commencé. Ennemies déclarées du Gouvernement des hommes qu'elles méprisoient & haïssoient souverainement, elles n'avoient en vue que les moïens de se maintenir dans l'indépendance ; & pour cet effet, il falloit se mettre au-dessus d'eux par la force, le courage & l'intrépidité. L'origine de leur séparation & de leur état, la crainte de retomber sous la puissance d'un Roi, une mammelle coupée ou brûlée dès l'enfance, un Roïaume qui se faisoit redouter de toutes les Nations, l'idée d'être descenduës du Dieu Mars avertissoient sans cesse les jeunes Amazones de ce qu'elles devoient faire pour soutenir la gloire de leur Nation, & elles s'y portoient avec tout le zele qu'elles voïoient dans leurs meres. Ainsi se perpétuoient & se fortifioient parmi elles la bravoure & toutes les vertus guerrieres .





(…) Seconde Guerre des Amazones (Le sujet de notre bas relief NDLR)
Il y avoit près de trois cens ans que leur puissance & leur réputation se soutenoient avec le même éclat, lorsqu'elles furent attaquées pour la première fois par un Peuple qui ne les connoissoit que sur le bruit de leur valeur. Eurystée Roi de Mycénes cherchant à perdre Hercule son frère, dont la bravoure lui faisoit ombrage, l'exposa à différens périls, sous lesquels il se promettoit de le voir succomber. C'est ce qu'on nomma les douze Travaux de ce Demi-Dieu. Déjà il s'étoit tiré de huit avec succès quand Eurystée lui ordonna d'aller enlever la Ceinture ou l'Echarpe flottante de la Reine des Amazones, pour la Princesse Admete sa fille. L'idée que l'on avoit des grands exploits & de la valeur martiale des Amazones fit sentir à Hercule la difficulté de cette entreprise. La ceinture de leur Reine lui étoit plus chére & plus précieuse que son Diadéme. Il falloit pour l'avoir, l'attaquer personnellement, s'attendre à une résistance vigoureuse & à combattre contre une Nation entiére, qui en avoit vaincu d'autres, Hercule n'obéit que par la confiance que lui avoit donné l'Oracle de Delphes, en le rassurant contre les desseins d'un frère jaloux, dont il sortiroit toûjours avec honneur.
Hercule choisit pour l'accompagner dans cette expédition tout ce que ses connoissances lui offroient de jeunes & de braves Guerriers. Thésée Roi d'Athénes fut un de ceux qui se joignirent à lui. Un vent favorable conduisit heureusement à l'embouchure du Thermodon les neuf galéres qui portoient les compagnons d'Hercule. Il remonta le fleuve j'usqu'à Thémiscyre, où la Reine des Amazones tenoit sa Cour, & il lui envoïa dire par un Herault qu'il venoit lui demander sa ceinture, de gré ou de force. Une proposition auss insultante qu'extraordinaire jetta l'allarme dans la Ville. Antiope y étoit restée avec un très-petit nombre d'Amazones, & sa sœur Orithrie, qui partageoit avec elle les honneurs du Trône, veilloit à la sureté des frontières à la tête de son armée. Quoiqu'en aparence Antiope n'eût pas assez de monde pour défendre la place ; elle en fit fermer les portes, & se prépara à repousser les enemis qui venoient sans sujet l'attaquer & l'outrager. Hercule, campé avec sa troupe au pié des murailles en commença le siége & le poussa sans relâche. Les Amazones soutinrent quelque tems ses assauts, mais enfin elles crurent qu'il étoit honteux pour elles de demeurer dans leur enceinte, & de se tenir toûjours sur la défensive. Elles sortirent en foule contre les Grecs, & leur livrérent un combat sanglant, où le courage & l'habileté militaire éclatérent de part & d'autre.
Hercule, qui se distinguoit par sa force & sa bravoure devint un objet de colère & d'émulation pour les plus illustres & les plus animées d'entre les Amazones. Aëlle, ainsi nommée pour sa légereté étonnante, fut la premiere qui osa l'attaquer personnellement. Elle se fit admirer des Grecs par son adresse, ses ruses & ses mouvemens. Mais elle ne put éviter un coup violent de son adversaire, qui la terrassa sans espérance de vie. Philippis voulut venger sa mort, & cette amie eut bientôt la même destinée. Prothoë, pleine de fureur, courut à Hercule, & le frapa sept fois de son dard, sans pouvoir percer la peau de lion dont il étoit couvert. Elle succomba elle-même sous un seul coup de massuë qu'il lui porta. Eurybée, que plusieurs traits d'une valeur inouie avoient rendu célèbre, se glorifioit de réparer elle seule l'honneur de sa Nation. Elle se présenta devant Hercule, elle combattit vivement ; mais le succès n'y répondit pas, & elle fut renversée comme les autres. Céléne, Eurybie, Phobée, se réunirent pour attaquer de l'arc cet Atléte invincible & infatigable. Il courut à elles en parant les traits ; il rendit leur ressource inutile ; il triompha de chacune en particulier. Enfin Déjanire, Astérie, Marpée, Tecmesse & Alcipe éprouvérent le même sort que leurs compagnes, & celles qui restoient se virent forcées de rentrer dans la Ville. La Reine Antiope n'écoutant que son zele & son ardeur s 'exposa comme toutes les autres, peut-être avec trop de témérité. Elle fut enlevée dans la chaleur du combat avec ses deux sœurs Ménalippe, & Hippolyte qui combattoient à ses côtés. Après avoir hésité longtemps sur le parti qu'elle devoit prendre, elle estima qu'il étoit plus à propos de donner sa ceinture, que de deshonorer les Amazones dont on triompheroit en la personne de leur Reine captive. Hercule satisfait de la victoire qu'il avoit remportée, lui permit de retourner sur son trône, rendit en même-tems sa liberté à Ménalippe. Mais Thésée emmena Hippolyte, à qui l'on donna le nom d'Antiope sa sœur.
Histoire des Amazones Anciennes et Modernes par M. L'Abbé Guyon, 1740
(Orthographe originale excepté les virgules et les f à la place des s)

Voir aussi le post de Musard " D'après la bosse " où l'on retrouve d'autres moulages de ces cavaliers et de ces cavalières à Paris.



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