dimanche 17 juillet 2011

Lave de Volvic. 4 : le retour de Jules Jollivet



La chute d'Adam et Ève ou Le péché originel de Jules Jollivet, détail. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

Où, cent cinquante ans après, Ève réapparait, fraîche comme au premier jour



Nous pensions en avoir fini avec Saint-Vincent-de-Paul (mais pas tout à fait avec la lave émaillée parisienne) quand une heureuse nouvelle est tombée en juin 2011 : après La Trinité, les six autres plaques exécutées par Jules Jollivet (sur les treize prévues à l'origine) ont été reposées sur la façade du porche par les successeurs du préfet Chabrol. Pour fêter ce retour de la polychromie, nous extrayons de nos disques durs quelques musarderies inédites, agrémentées de clichés nouveaux.



La chute d'Adam et Ève ou Le péché originel de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

La chute d'Adam et Ève ou Le péché originel de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

(…) Pourquoi la peinture sur lave n'est-elle encore qu'à son enfance? Encore dix ans et le lin n'aura plus à lutter contre la moisissure et la vieillesse ; une pierre le remplacera, dans la décoration des monuments, comme elle remplace déjà l'ardoise, le fer et le plomb au coin des maisons de la capitale, où elle sert d'enseignes aux rues dont elle porte les noms peints sur émail.
La peinture sur pierre de lave est une invention qui remonte à la fin de 1826. Je fixe cette date par approximation, me référant au premier souvenir des échantillons un peu importans, exposés par M. Mortelèque aux baraques du Louvre en 1827.
(…)
L'invention de la peinture sur lave est due à M. de Chabrol ; c'est à lui que, sans flatterie, on peut en faire honneur. Cet administrateur ( on peut lui rendre cette justice, qu'il est du très petit nombre des fonctionnaires publics qui ont vivement à cœur le bonheur des citoyens sur l'existence desquels leur pouvoir influe ) , cet administrateur, dis-je, après avoir-employé la pierre de Volvic à l'exécution de ces trottoirs si commodes et si utiles, qui ajoutent à l'agrément des grandes voies de Paris, fit, sur cette matière volcanique, des études qui le conduisirent à penser que, revêtue, par l'action du feu d'un certain émail, la lave pourrait recevoir des couleurs, et peut-être les garder tant qu'elle même serait substance solide. M. de Chabrol pria MM. Thénart et d'Arcet, ses amis, de chercher une combinaison minérale ou autre, propre à disposer la pierre de Volvic pour l'usage auquel il la destinait. Les soins des deux habiles chimistes, et les expériences de M. le préfet lui même qui a, sur la plupart de ses collègues des préfectures de France, l'immense avantage d'une bonne éducation à l'Ecole polytechnique et le désir d'en tirer parti au profit de ses administrés eurent des résultats satisfaisans. Un enduit fut trouvé, dont la base est l'étain ; M. Mortelèque, peintre sur porcelaines, qui s'est voué au succès de la nouvelle découverte, fit des essais, mit la pierre au four, l'enduisit de la préparation qui s'incorpora dans la lave chauffée, puis combina une palette de tons, capables de réussir sur cette composition. Ce n'était pas là le plus aisé de l'entreprise ; que de difficultés en effet ! D'abord, le feu modifie les couleurs et les fait valoir de ton ou décheoir, selon leur nature : ensuite, ces couleurs doivent être appliquées sur un minéral qui ne sympathise pas avec tous les minéraux et végétaux, colorans, et qui les reçoit peut-être d'autant moins qu'il est impressionné lui même par la présence des substances vitrescibles ; çà a été pour M. Mortelèque une étude longue et pénible par les tâtonnement que celle à laquelle il a dû se livrer pour composer sa palette ; elle est aujourd'hui presque complète ; il n'y manque qu'un blanc qui puisse servir de liaison entre toutes les couleurs, pour arriver à la peinture par empâtement. Jusqu'alors ce n'est que par un travail lent, minutieux et presque semblable à celui des aquarellistes et des peintres en miniatures qu'on parvient à nuancer les tons des chairs humaines. Mais ce n'est pas par là qu'on a commencé. Le but du préfet était d'abord de trouver des teintes plates, de différons tons tranchans, pour restreindre la peinture sur lave à quelques usages de la vie civile, tels qu'ornemens de chambranles de cheminées, cadrans d'horloges, inscriptions de tombeaux, numérotage des maisons, indications des places, rues et carrefours, etc. La réussite adonné aux inventeurs une noble ambition ; et ils veulent fonder un genre nouveau de peinture monumentale, préférable même à la fresque, car les couleurs ne perdront rien de leur éclat, et durable comme le marbre, parce que la peinture est inhérente à la lave et que les impressions de l'atmosphère ne pourront la ternir ou la dégrader.

Plaque de lave émaillée, Xe ardt

Les plaques, fond bleu à lettres blanches , qu'on voit aux angles des rues sont peintes sur pierre de lave ; c'est la première application utile qu'on ait faite jusqu'à présent du procédé. On y trouve plusieurs avantages : la matière première est commune et coûte peu ; il est vrai que les cuissons, l'émail et la peinture balancent pour le moment cette économie ; mais comme les plaques, à moins de fractures presque volontaires, doivent durer cent ans et plus, il y a compensation ; cette matière vile n'a point d'appas pour les voleurs qui ont dérobé plus d'une fois le plomb et le fer des anciennes plaques ; elle a infiniment plus de solidité que l'ardoise, dont on a fait un usage sans profit pour le même emploi ; enfin, elle ne redoute aucune oxidation.
La peinture sur lave, appliquée aux plaques des rues, ne demande ni beaucoup de finesse, ni une combinaison difficile de tons, du bleu saphir, du blanc, quelques verts imitant le bronze, voilà tout ce qu'il lui faut ; il faut bien autre chose à la peinture historique ou à la peinture d'ornement exécutée sur pierre de Volvic. C'est là véritablement que sont les grands obstacles ; M. Mortelèque en a levé déjà beaucoup, il en reste encore plus d'un a vaincre. L'auteur de la palette dont j'ai parlé tout-à-l'heure, a trouvé des tons fins et beaux dont manque la peinture à l'huile, parce qu'ils s'évaporent facilement, tandis qu'ici le feu les fixe pour toujours ; mais ces richesses sont encore insuffisantes ; c'est surtout pour les carnations qu'il y a des lacunes ; on les remplira, je n'en doute point. Un inconvénient de l'emploi de la couleur sur la lave de Volvic préparée, c'est que le ton sèche tout de suite et qu'il faut une main bien sure pour se hasarder à des contours corrects ou à des touches spirituelles et de sentiment ; cet inconvénient ne disparaîtra peut-être pas ; peut-être on ne pourra trouver une matière qui empêche l'absorption soudaine, mais des peintres se formeront, qui se familiariseront avec la difficulté et peindront aussi vite, aussi largement même jusqu'à un certain point, qu'ils font à l'huile sur toile, sur plâtre et sur stuc. La chimie viendra au secours de la peinture ; l'industrie des artistes aidera la chimie, et la découverte de M. de Chabrol portera les plus heureux fruits. Il en sera de la peinture sur lave comme de la litographie ; en 1817, on disait qu'elle serait bonne au plus pour quelques croquis et quelques études grossières ; aujourd'hui elle lutte contre la gravure anglaise, le lavis, le dessin à la plume, et la gravure à l'eau forte.
M. Abel de Pujol , sous la direction de M. Mortelèque, a fait faire les premiers pas à la peinture historique sur pierre de lave. M. Mortelèque avait peint une tête, mais plutôt comme un spécimen de sa palette que comme un morceau qui pût prendre rang parmi les produits de l'art ; M. de Pujol a tenté davantage, avec toutes les chances de succès que lui donnaient un talent éprouvé par de grands travaux. M. de Chabrol l'a prié d'exécuter un devant-d'autel pour l'église de Sainte-Elizabeth ; il est achevé. Il se compose de trois médaillons ajustés avec des petits anges en support ; les têtes de la Foi, de l'Espérance et de la Charité occupent le champ des médaillons que borde un ornement doré, accompagné d'une arabesque. Deux médaillons pour les faces latérales de l'autel, sont remplis de figures de vases sacrés ou d'ornemens sacerdotaux. Tout cela timidement exécuté, ( et pourrait- il en être autrement ? ) m'a paru d'un assez bon effet. Cette première étude est satisfaisante sous plusieurs rapports ; elle manque de ce qu'il n'est pas encore possible qu'elle ait, de ce qu'elle aura quand M. Abel de Pujol jouera sans peine avec l'instrument nouveau qu'il a entre les mains. L'éclat et l'harmonie, ces têtes en ont assez ; elles auraient besoin de plus de vigueur. Quoiqu'il en soit de l'essai, déjà fort remarquable, que l'artiste a eu le courage de faire sans se rebuter, un nouvel art est trouvé, il faut le mettre en œuvre. M. Mortelèque ne doit pas oublier d'écrire un petit traité sur la peinture sur lave, d'indiquer la composition de ses couleurs, leur emploi et le nombre de fois que chacune doit aller au feu, et de donner sur l'émail, particulièrement applicable à la pierre de Volvic, toutes les notions que son expérience lui a découvertes. Quant à M. Abel de Pujol, qui aura eu le premier l'honneur de se servir en grand du procédé, il est important qu'il se perfectionne par la pratique et qu'il fasse des élèves.


La Cène de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt


La Cène de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

(…)
Avant d'en finir avec la pierre de Volvic, je dois dire une chose vraie. On a souvent accusé M. le comte de Chabrol d'employer la lave des montagnes d'Auvergne aux trottoirs de Paris, parce qu'il est propriétaire de carrières, à Volvic ; on va répéter sans doute , à propos de la découverte dont je viens de parler, qu'il a choisi la pierre de son pays pour accroître le débit d'une marchandise qui est la sienne ; on se trompera comme on s'est trompé déjà : M. de Chabrol n'a point de carrières. Ce fait répond à toutes les suppositions désobligeantes qu'on a répandues contre ce magistrat honorable qui a trop bien mérité de la cité pour qu'on n'y réfléchisse pas à plus de deux fois, lorsqu'on veut attaquer sa conduite.
Et quand il serait vrai que M. le préfet de la Seine aurait pour sa lave de Volvic une tendresse de propriétaire, j'avoue que je le lui pardonnerais volontiers : d'abord, parce que ses trottoirs son commodes et que la pierre est excellente ; ensuite , parce que le procédé de peinture qu'il y a appliqué me paraît très important pour l'industrie et les arts ; enfin, parce que l'administrateur de notre département ressemble heureusement très peu aux autres préfets, qu'il est honnête homme avant d'être courtisan, qu'il s'occupe sans cesse d'améliorer le bien-être des citoyens, et qu'il n'a pas changé ses bureaux en une boutique d'opinions dont toutes les réaction ont fait l'inventaire.
Enfant de l'Auvergne, il estime la pierre de Volvic et l'emploie ; qui pourrait l'en blâmer, quand nous nous eu trouvons bien ? S'il était enfant de la Gascogne, ce ne seraient pas des pierres qu'il protégerait ; il paverait son ministère de tout ce qui aurait fait des armes ou des vers avec lui à Bordeaux, de tout ce qui aurait porté un froc de pénitent dans sa confrérie à Toulouse !

Journal du Génie civil, des sciences et des arts. Paris. 1828
Peinture sur lave de Volvic / Auguste Jal
Auguste ou Augustin Jal (1795-1873) est le père d'Anatole Jal, maître d'oeuvre de la maison de Jules Jollivet qui date de 1858.

La Création d'Ève de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

La Création d'Ève de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

En songeant à la perfection où M. Morteleque, l'inventeur de ce procédé, était arrivé dès l'origine de sa découverte, qui remonte au delà d'un quart de siècle ; en se reportant aux essais faits à Paris, à l'extérieur, il y a plus de vingt années, dans beaucoup de constructions et à l'École des beaux-arts ; en voyant enfin le commencement de la vaste décoration, au moyen de cette peinture, des parois du porche de Saint-Vincent de Paul, tous exemples qui attestent une perfection matérielle complète et incontestable, il est bien pénible de voir une aussi précieuse technique délaissée de nouveau, et se perdre, pour ainsi dire, dans les emplois industriels ordinaires et mesquins, au lieu de briller sur nos édifices publics par des applications nobles et grandes. Et si, pour arriver à la découverte de ce procédé et à une de ses plus magnifiques applications, l'amour-propre national en Prusse n'a voulu puiser en France que l'existence de cette peinture, la conviction de sa beauté et les ressources de son inappréciable concours à la décoration extérieure des monuments, j'aime à espérer que l'administration de la préfecture de la Seine, si sage, si persévérante dans sa haute influence sur les arts, et qui encouragea les premiers essais de cette belle technique, complétera son œuvre en faisant achever les peintures sur lave du porche de l'église Saint-Vincent de PauI. Avec cette importante et magnifique application, le voyageur qui aura admiré à Berlin les produits d'un art originaire de France, jugera que si ces produits ont heureusement réussi en pays étranger, ceux que l'on voit à Paris se ressentent de leur avantageuse culture sur le sol natal.

L'Adoration des mages de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

L'Adoration des mages de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

Je m'occupais alors avec ardeur à propager la peinture sur lave. Sollicité d'abord à coopérer seulement à ses produits par mes dessins, à l'effet d'empêcher que cette admirable invention ne fût abandonnée dès sa naissance, je fus entraîné ensuite, par les mêmes raisons, à y concourir pour de fortes sommes. Quoique ce fût dans l'unique intention de constater par l'expérience la possibilité de peindre avec ce procédé les sujets les plus variés de caractère et de grandeur, et en vue de l'appliquer au porche de Saint-Vincent de Paul, je dus, après trois années de sacrifices de temps et de beaucoup d'argent, abandonner ma participation directe à l'exploitation de la peinture sur lave. Je n'avais pas réfléchi qu'il ne suffisait pas que mon intervention n'eût pour but que la prospérité de ce beau procédé, dû à l'esprit inventif francais : pour la pensée première, à M. le comte Chabrol de Volvic; pour la découverte des moyens matériels, à M. Morteleque, et pour le tact de la cuisson, à M. Hachette ; il aurait fallu encore éviter qu'on ne pût me prêter en rien la perspective d'un lucre. Aussi, lorsqu'en agissant avec le zèle que m'inspirait le désir de participer au bien de l'art et à une nouvelle gloire pour la France, je vis que mon ardeur était interprétée par le sentiment tout opposé de l'intérêt personnel, ce fut pour moi une pénible désillusion. A ce propos, je n'oublierai jamais à quel point me blessa la réponse d'un haut fonctionnaire, ancien négociant, qui, après avoir écouté mon chaleureux plaidoyer en faveur des laves peintes, m'adressa, avec un ton mi-sentencieux et mi-ironique, le « Vous êtes orfèvre, M. Josse ! » Toutefois, je trouvais, dans cette fausse application des paroles de Molière, une salutaire leçon. J'abandonnai ma coûteuse coopération au progrès des peintures sur lave, et je compris que si Philibert Delorme dit, avec une grande raison, « Il faut que l'architecte ne manie jamais autre argent que le sien, et n'ordonne point les deniers « des seigneurs. » il convient d'ajouter à ce judicieux conseil : qu'il faut également que l'architecte, tout en ne maniant jamais l'argent des autres, et en n'ordonnant que ses deniers à lui, veille encore à ce qu'on ne puisse lui imputer d'en vouloir tirer profit par l'influence de sa position.

Hittorff directeur d'un établissement de peintures sur laves émaillées. Almanach des 2500 adresses des principaux habitants de Paris pour l'année 1835

Néanmoins, mon but était en partie atteint : des laves peintes avaient été appliquées à des édifices publics, et la ville de Paris en avait ordonné un commencement d'emploi au porche de Saint-Vincent de PauI. Mais il faut que cette œuvre importante soit achevée : l'administration municipale ne doit pas laisser à la Prusse l'honneur de nous précéder dans une grande application de cette belle industrie artielle, qui, encore une fois, est d'origine française, et était parvenue à sa complète maturité bien des lustres avant qu'on tentât de la reproduire.


Baptême du Christ de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

Baptême du Christ de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

Aujourd'hui, comme nous l'avons dit au début de ce travail, dont la longueur doit trouver une excuse dans l'importance de la découverte, la décoration de la paroi principale du porche de Saint-Vincent-de-Paul est terminée, sinon mise en place. Nous n'avons parlé que de trois tableaux ; l'oeuvre nouvelle compte sept compositions, couvrant ensemble une superficie de 72 mètres. Cette étendue considérable d'émaux offre le plus concluant et le plus complet exemple des ressources dont la peinture historique se trouve enrichie.
Nous ne croyons pas pouvoir mieux terminer cet article qu'en rappelant un mot d'un artiste célèbre que la mort a récemment enlevé à l'art ; M. Paul Delaroche. Il s'écriait, il y a plus de douze ans, en présence du tableau de la Trinité : « Ah ! Si Apelles avait connu la peinture en émail sur lave ! » Si ces regrets sont le plus bel éloge de la découverte faite par M. Mortelèque, poursuivie par M. Hachette et complétée par M. Jollivet, ils sont aussi un encouragement aux artistes à accepter avec confiance les promesses du merveilleux procédé que notre seul désir a été de contribuer à vulgariser.

Paul Dalloz. Le Moniteur. Paris. 29 décembre 1859

Adam et Ève chassés du Paradis de Jules Jollivet. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

Adam et Ève chassés du Paradis de Jules Jollivet. Lave émaillée. Maison Jollivet, Cité Malesherbes, IXe ardt

Adam et Ève chassés du Paradis de Jules Jollivet. Détail. Lave émaillée. Église Saint-Vincent-de-Paul, Xe ardt

- Le retour des laves émaillées sur le site de la Tribune de l'art






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